Nouvelles Meunières n°62

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Actualité des énergies renouvelables

Au niveau européen :

« Allègement réglementaire au profit des énergies vertes »: 90 % des panneaux solaires étant fabriqués en Chine, la Communauté européenne affiche une volonté de « renforcer la compétitivité des technologies vertes face à la Chine et aux Etats-Unis. Panneaux solaires, éoliennes, batteries, pompes à chaleur, hydrogène renouvelable, mais aussi nucléaire à la demande de la France » (Journal du Centre 7 février). On remarque l’absence de l’énergie hydraulique, que la dite communauté semble combattre avec sa nouvelle politique de continuité écologique : hé bien, elle aura les mêmes résultats.


Au niveau national 

« Energie : la France reste en retard sur ses objectifs dans les renouvelables.Le soleil brille mais l’éolien rame » 

C’est le double titre du Journal du Centre le 8 février. « En septembre 2023, la puissance photovoltaïque installée en France atteignait ainsi 19 gigawatts » alors qu’on espérait 20,1 GW L’éolien terrestre : 22 contre 24,1 espérés. « L’hydraulique caracole toujours en tête, avec 26 GW installés à ce jour (37 % du total des énergies « vertes »), alors que la contribution de l’ensemble biomasse, valorisation des déchets, biogaz et énergies marines reste marginale ».

Mais le 22 février le gouvernement annonce qu’il ampute les budgets des ministères de nombreux crédits dans un souci d’économie : « le fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires perd 400 millions » (Journal du Centre 23 février).

Application de la loi pour « l’accélération de la production d’énergies renouvelables » du 10 mars 2023.

La lecture dans Le Journal du Centre du programme des futures séances des conseils municipaux, de leurs comptes rendus, de celui de vœux du maire dans les communes où ça se pratique, continue d’être édifiante : la majorité n’évoque même pas la « loi pour l’accélération de la production d’énergies renouvelables ». 
Le quotidien donne le 19 février la parole à l’association Adret Morvan qui a tenu une réunion importante à Vauclaix, et lance un double  cri d’alarme. D’une part « les maires n’y entendent rien » et « le débat est escamoté et bâclé ». D’autre part elle note un aspect pervers de la loi, résultant du fait que son but est d’accélérer les procédures : « Si nous n’y prenons pas garde, des projets aux effets pervers auront l’opportunité de se développer. Les futures installations ne devront, selon nous, en aucun cas empiéter sur des surfaces végétales, ni nuire aux habitats naturels existant qui, non seulement préservent la biodiversité, mais sont aussi producteurs d’oxygène et indispensables au stockage de carbone ». A ce sujet, voir plus loin la question de la méthanisation.

Voici les communes qui ont consenti à échanger sur le sujet :


 Arquian : la cartographie des zones d’énergie présentée ». « Tout projet éolien est exclu », mais les autres feront l’objet d’un examen cas par cas (8février).

Clamecy : une consultation de la population est organisée pour déterminer les zones dévolues aux énergies renouvelables et lesquelles  (10 et 29 février)

Coulanges : vague évocation (Journal du Centre 22 février).

Decize : grand article de presque une page avec en grand titre « Priorité aux panneaux et à la biomasse ». La population va être consultée. En bas de pages : un article secondaire sur le même sujet : « Peut-on encore implanter des champs photovoltaïques ? » Pour d’aucuns, « le sud de la Nièvre est déjà bien fourni », à quoi la maire de Decize répond : « A quoi ça sert qu’on nous demande ce créer des zones favorables si on ne peut plus accueillir de photovoltaïque au sol ? » (22 février) Ce n’est pas le sud de la Nièvre qui est « bien fourni » mais uniquement le sud-ouest.


Donzy : le conseil municipal a bien étudié les questions. « On a privilégié le photovoltaïque en toiture ou agriphotovoltaïque au sol, l’hydroélectricité dans la zone des moulins du Commandeur, de Maupertuis et de l’Ile. Pour les autres zones, l’architecte des bâtiments de France aura souvent son mot à dire  (10 février).

Entrains sur Nohain : L’éolien ne peut être implanté à Entrains à cause d’un « couloir aérien » et quand à l’hydraulique la commune considère qu’elle ne la « concerne pas ». « Le photovoltaïque au sol et la méthanisation sont exlus des périmètres incluant le bourg et le hameau du Château du Bois ainsi que les zones humides »  (10 février).

Imphy : le conseil municipal se penchera sur la question des énergies renouvelables le 15 février (13 février)

La Charité sur Loire : dans sa séance du 12 février, le conseil municipal débattra entre autres du « bilan de la concertation et validation des zones d’accélération des énergies renouvelables ». (1er et 10 février). L’éolien est exclu, mais le toit d’Intermarché est équipé en panneaux photovoltaïques et Auchan « vient de voir son projet de panneaux solaires en ombrières sur son parking validé » ; « nombre de zones susceptibles de participer par différents dispositifs » sont définies. 

La Nocle-Maulaix : déclaration du maire lors de la cérémonie de vœux : « A La Nocle nous pensons mettre des panneaux photovoltaïques sur les toitures, mais sommes contre l’implantation au sol sur les bonnes terres agricoles ». (6 février).

Pougues les Eaux le 23 février : « Plusieurs zones photovoltaïques ont été définies au sol, sur diverses toitures et sur certains parkings. »

Préporché : « La municipalité organise une concertation publique sur la définition des zones d’accélération pour l’implantation d’installations terrestres de production d’énergies renouvelables ». (17 février).

St-Amand en Puisaye : l’ordre du jour de la prochaine séance du conseil municipal est annoncé, dont « compte rendu de la concertation des zones d’accélération des énergies renouvelables ». (Journal du Centre 5 février).
«

A Tronsanges et La Machine le conseil municipal va se pencher sur la question (23 et 24 février.)


Hydroélectricité :

Diverto, le supplément télévision des journaux du groupe Centre-France, annonce les 17 et 18 février que RMC découverte propose le mardi 20 février un grand documentaire sur les « barrages de tous les records » de nos montagnes, lesquels continuent de produire une grande part de notre électricité.

Eolien
« LPO infos » le bulletin de la Ligue de Protection des Oiseaux, n°31 du 2ème semestre 2023, livre un très bon article « L’énergie, l’éolien et les oiseaux » ; il n’est pas aussi virulent qu’on aurait pu s’y attendre ; en particulier il estime que les risques pour les oiseaux sont le plus souvent modérés : « La grande majorité des études a montré un très faible taux de collision » ente les ailes des éoliennes et les oiseaux. » En grande partie parce que souvent les oiseaux ont changé leur zone de nidification. Néanmoins « il convient de respecter le principe de précaution et d’éviter l’implantation de parcs éoliens sur des zones reconnues pour la qualité des espèces qu’elles abritent ». Par exemple « en déstabilisant des fonctionnalités écologiques ». Curieusement, l’article n’évoque pas les couloirs de grande migration qu’empruntent les oies sauvages par exemple : mais je pense que la dernière phrase s’applique à la question.

Aisy sur Armançon (Yonne) « L’éolien déchaîne toujours les passions » titre L’Yonne républicaine du 7 novembre 2023 à propos d’un « projet de 18 éoliennes de 241 m de haut, principalement implantés dans des forêts communales entre Nuits, Cry et Aisy ». « Le débat a eu lieu dans une salle surchauffée » les opposants étant très virulents.

Photovoltaïque :
Dans Le Journal du Centre :


Treigny, site de Guédelon (Yonne) : le parking du château en construction va recevoir une ombrière de 17 panneaux solaires pour que le chantier devienne « autonome en énergie ». Dans la commune toute proche de Ste-Colombe le conseil municipal approuve un projet de 13 ha de panneaux photovoltaïques sans autre précision.  (Yonne Républicaine 23 janvier 2024).

Monéteau (près d’Auxerre) : le parking de  l’usine Fruehauf est immense : il va recevoir 16 ombrières photovoltaïques, dont la production correspondrait à 10 % de l’électricité consommée par les foyers d’Auxerre. La société Green Yellow, qui les construit, a déjà réalisé celles du parking du centre commercial des Clairions toujours à Auxerre (Yonne Républicaine 30 janvier 2024).

Germenay : les opposants sont déboutés pour l’essentiel par le tribunal administratif de Dijon : « Aucune atteinte sur le paysage, le patrimoine, l’environnement ou le code de l’urbanisme n’a été relevée ». Toutefois « les magistrats ont donné douze mois à la société Nièvre Agrisolaire » pour que son dossier soit mieux ficelé ; il faudra une demande de « permis de construire modificatif », ce qui entraînera un retard important dans la réalisation du projet. (Journal du Centre 1er février)

« Neuvy sur Loire : le projet photovoltaïque passe de justesse ». Il concerne une surface agricole de 27 dans un domaine de 34. Le conseil municipal était à égalité : c’est la voix prépondérante du maire qui a fait la décision (8 février).

St-Eloi : le maire, son premier adjoint et la députée Perrine Goulet ont débattu du « dépôt imminent en mairie du permis de construire pour une centrale photovoltaïque » dont rien d’autre n’est précisé  (10février).

La Charité : le conseil de la Communauté de communes des Bertranges décide la vente d’un terrain de 10 000 m² au groupe Valorem pour qu’il construise « un poste haute tension destiné à raccorder au réseau électrique général le courant généré par les deux parcs de production agrivoltaïques qui seront installés à La Marche ».  (12 février) 

A Clamecy va se tenir une réunion publique « pour détailler les grandes lignes d’un projet de parc agrivoltaïque ovin au Val-des-Roziers ». Sur ces terres « à très faible potentiel » (agricole) « on va remettre des moutons mais sous des ombrières agrivoltaïques ». « La ferme sera « dédiée à la production d’ovins et de caprins… Le taux de couverture photovoltaîque est annoncé comme faible par rapport à la surface développée. » (23 février)

Château-Chinon-Campagne : M. Clément Buteau, éleveur de charolaises, prévoit de construire des bâtiments de stockage (de la nourriture de ses bêtes) « pour y installer des panneaux solaires sur le toit ». 


Le Criquet de décembre 2023 consacre une page à « L’autoconsommation énergétique : une tendance qui se confirme en France ». L’article insiste sur « la filière photovoltaïque, qui comprend peu de contraintes d’installation et dont les coûts de production ont très fortement baissé ces dernières années ». « La production d’électricité d’origine solaire photovoltaïque… s’est élevée à 11,2 TWH au premier semestre 2023, représentant 4,7 % de la consommation électrique française, selon les ministères de l’Ecologie, de l’Energie et des Territoires ». « La puissance du parc solaire photovoltaïque français devrait atteindre entre 92 et 144 GW en 2050. »
Dans son numéro 204, la revue du conseil départemental « Yonne notre département » donne la parole à un artisan de Charny qui fait « le pari du photovoltaïque », qui a créé la société Energies Terre Soleil. Il « vante les mérites d’un mix pompe à chaleur et photovoltaïque, selon lui très complémentaires ». 


Méthaniseurs : 

Le Journal du Centre du 17 février consacre deux pleines pages à une grave question : « Faut-il tondre les forêts pour faire du granulé » ? C’est qu’en effet dans le but certes louables de produire de l’énergie par des méthaniseurs, d’aucuns voudraient abattre des quantités industrielles d’arbres, donc ravager les forêts. Lorsque l’idée des méthaniseurs est apparue, elle visait l’élimination des déchets, pas celle des arbres. On a donc là un détournement, qui pis est très dommageable pour la forêt. La double page insiste sur les ravages d’ores et déjà constatés dans la Creuse, et précise que le Morvan commence à en être victime, au grand dam de nombreux défenseurs de la forêt. Le Parc a tenté de limiter les destructions mais son projet de règlement a été annulé par le Conseil d’État. 
Département de l’Yonne :
& On continue d’envisager la construction d’un grand méthaniseur à Appoigny, mais le maire exprime ses craintes, et ses collègues de communes voisines leurs réticences voire leur franche opposition. (Yonne Républicaine 29 septembre 2023).
& Près d’Avallon, sur la commune de Magny, un projet de méthaniseur géant se précise, porté par la sté Stone Hedge ; il est soumis à l’enquête publique. « 76 000 m² d’entrepôts répartis en 8 cellules d’activité ». Il pourrait en théorie « permettre la création de 250 emplois dans l’Avallonnais… En parallèle, l’entreprise de logistique prévoit l’installation de près de 50 000 m² de panneaux photovoltaïques.» Il y aura une « phase de fouilles archéologiques, dont la facture est estimée à 300 000 € ». Voilà pour l’aspect positif ; cela posé, « 78 quais de chargement seront créés et la société estime qu’environ 250 poids lourds fréquenteront quotidiennement ses installations ». Nous allons observer ce qu’en pense la population locale. (Yonne Républicaine 30 janvier 2024) Une question cependant : où va-t-on trouver assez de déchets pour remplir 250 camions par jour ? Autrement dit est-ce qu’on ne va pas s’attaquer aux forêts, comme évoqué plus haut ?


Hydrogène : 

Le Journal du Centre du 19 février revient sur la nouvelle importante dont je me faisais l’écho dans les Nouvelles Meunières voici peu : la découvert en Moselle d’une poche qui contiendrait une énorme provision d’hydrogène. C’est alléchant. Reste qu’il faudra aller le chercher à plus de 1 000 m de profondeur, voire jusqu’à 3 000.

Absurdité de la politique de « continuité écologique » :
Les ennemis du malheureux étang de Corvol, du côté de Chevannes-Changy, semblent avoir gagné : on va l’éliminer, et ça ne coûtera qu’une misère, à peine 320 000 euro !!! Quel pays heureux nous sommes pour nous permettre un si somptueux gaspillage ! (Journal du Centre 12 février, compte rendu des débats du Syndicat mixe Yonne Beuvron).


Journaux

Le Journal du Centre
1er février : 
. L’ancienne centrale électrique de Lormes en bas de la rue des Moulins va recevoir un « atelier partagé » : des ateliers divers et des artistes pourront occuper les locaux.
. Noëlle Renault et Philippe Berte-Langereau organisent un « salon du livre régional » le 18 février à Chalaux.


6 février : « Les Amis du moulin Blot reconduisent la fête » qui se tient lors des Journées des Moulins et du petit patrimoine en juin de chaque année. « 800 kg de blé ont été transformés en farine » lors de la fête de juin 2023. Une petite photo du moulin accompagne l’article.


7 février : St-Pierre le Moûtier, annonce de l’assemblée générale de l’APNB, l’association qui s’occupe du moulin des Eventées.


12 février : à Langeron le cours d’eau des Chaumettes subit une fuite d’hydrocarbures très polluante cela jusqu’à hauteur de l’ancien moulin de ce nom. On reconnaît d’ailleurs une partie du dit moulin sur la photo qui illustre l’action des sauveteurs.


15 février : 
& Compte rendu de l’assemblée générale de l’Association Patrimoine Nivernais Bourbonnais, qui s’occupe du moulin des Eventées à St-Pierre le Moûtier.  Le bilan de l’année 2023 est satisfaisant, et « de nouvelles animations sont prévues pour l’année qui commence ». Gilles Ménétrier laisse la présidence à Bruno Mennesson.
& A Luzy, dans le cadre du festival annuel dit la Fête du Violon Notre Moulin hébergera les violons d’Auvergne le samedi 17 février à 17 heures. A propos de Notre Moulin, le Journal du Centre du 17 expose qu’il hébergera un « atelier d’informatique » gratuit ainsi qu’un des « cafés numériques »  organisés dans la ville, celui du 23 février.

16 février : Chalaux, « un projet du Maquis Camille pour commémorer les 80 ans de la Libération en juin », avec notamment pour thème « un été 1944 à la Ferme des Goths ». L’article ne le dit pas mais cette ferme est un ancien moulin, qui n’était déjà plus en activité à l’époque.  

19 février : une conférence s’est tenue à Decize sur l’Aron. La rivière faisant 100 km, à quoi s’ajoutent 36 affluents, traverse 20 communes. Intéressant pour nous : « L’animatrice, ingénieure agronome de formation, a expliqué comment l’eau est stockée en hiver, puis restituée pendant les mois d’été ». Ce pourquoi, me semble-t-il utile d’ajouter, les associations d’amis des moulins ne cessent de répéter qu’il faut préserver les chaussées retenant des plans d’eau. C’est l’occasion d’annoncer que justement je viens d’attaquer l’histoire des moulins de l’Aron et de ses affluents commune par commune, et que… l’histoire de Crux la Ville s’avère particulièrement copieuse, notamment avec l’évocation du moulin d’Aron, situé sous l’étang où il commence ; justement,  Sylvain Marceau qui le tenait vient de prendre sa retraite et de le fermer.

28 février 
. Les agriculteurs protestent que les agents de l’Office Français de la Biodiversité circulent armés. Ils ont raison : c’est aussi gênant pour les propriétaires de moulin quand ils les voient arriver.
. Luzy : « Notre Moulin » « un tiers-lieu pour tous » a l’air de plus en plus fréquenté, et c’est un succès.
27 février : article sur Emmanuel Brossard, l’agriculteur qui fabrique de l’huile à froid à Raveau, à qui nous avions rendu visite il y a quelques années.


Revues

Annales des Pays nivernais, revue de la Camosine, janvier 2024, « Les grès de St-Révérien ». Incidemment une allusion aux moulins page 14 : « La découverte d’une carrière gallo-romaine exploitée pour la fabrication de meules à grain en grès à St-Christophe le Chaudry dans le Cher montre que ce matériau était largement utilisé. »
La Lettre du Moulin (de Bona), que rédige  Françoise Demarche, décrit les appareils les plus proches de la paire de meules , l’auget, le fer, la lanterne et la trémie. Elle livre des témoignages sur Jean Thomas, le dernier meunier de son moulin : comme tous les meuniers, il reçoit l’ordre de moudre tout le blé disponible. « Un contingent de mouture de 1560 quintaux lui est alors attribué ». « A partir de février 1941, Jean Thomas n’a pas de carte professionnelle car il ne fait pas de commerce mais il « travaille à façon » avec les agriculteurs qui lui apportent leurs céréales à moudre. C’est un moulin à céréales « secondaires » pour la nourriture des animaux. »


Livres

La page critique de livres des journaux du groupe Centre-France du 16 février évoque un livre de Philippe B. Grimbert : « Qui sème le vent », avec un groupe d’éoliennes en couverture. Un « collectif anti-éolien » affronte un constructeur d’éoliennes, mais avec des moyens tournant au « vandalisme », ce qui dégénère en une « tournure dramatique ». Le roman est « excellent » selon le critique.

Sachet à pain : A Toucy on peut acheter du pain fait avec« La farine des étangs, la farine qui a du talent ». Il est question de « producteurs de farines traditionnelles sur meule de pierre. Charbuy – Yonne – Bourgogne ». « Respectueuse de l’environnement et forte de ses pratiques vertueuses, la Ferme des Etangs s’est engagée volontairement et est certifiée Haute Valeur Environnemental – Niveau 3 » (Passons sur l’improbabilité de l’orthographe). « La Ferme des Etangs vous propose aujourd’hui une farine authentique, finement moulue sur meule de pierre. Travaillée dans le respect des traditions afin de garder intacte la qualité du produit ».


Quelques arguments contre la politique 

de continuité écologique


outre la question du potentiel hydroélectrique




Le plan d’eau est un écosystème : certaines espèces de poisson et diverses plantes aquatiques se sentent mieux dans un plan d’eau par définition calme plutôt que dans une rivière au cours nécessairement tumultueux. Supprimer un plan d’eau c’est donc détruire un écosystème.
Au demeurant, un plan d’eau, c’est aussi une de ces zones humides que le ministère de l’écologie prétend défendre ; d’ailleurs le début de tout plan d’eau est une zone marécageuse, qui mieux est à l’écosystème très riche en poissons, insectes, végétations diverses.
Au cours de son intervention à notre assemblée générale de 2022, Jean-Pierre Azéma avait insisté sur cette richesse aussi bien zoologique que végétale.
En plus la plupart des poissons recherchent des eaux calmes pour frayer, y compris parfois jusqu’au pied des barrages côté amont.
Accessoirement, un plan d’eau, c’est utile pour la population ; par exemple les pompiers s’y fournissent volontiers en eau pour leurs camions.
Un plan d’eau, c’est beau dans le paysage, pour le plus grand plaisir des promeneurs et des photographes. Lorsqu’il est supprimé, comme on ne transforme jamais l’espace abandonné en terroir agricole. 
Un plan d’eau protège les rives : le ministère ose prétendre que les vaguelettes d’un plan d’eau abîme ses rives ; c’est évidemment absurde : nous avons tous appris à l’école que la rivière en s’écoulant, et cela a fortiori en cas de crue, érode ses berges, arrache arbres et rochers, creuse des trous, etc.
La pêche : au niveau national, l’État et ses bras armés prétendent que les pêcheurs aiment mieux la rivière. Sauf que dans les faits nombreux sont ceux qui adorent les plans d’eau ; combien de gens m’ont rappelé leur enfance quand le père allait pêcher au 
plan d’eau du moulin de Montécot sur l’Alène. Le 5 octobre 2019 l’Yonne Républicaine publiait un article instructif : une association de pêcheurs y achetait un ancien étang pour le rétablir et donc y pêcher.


Supprimer les chaussées, c’est accélérer  l’écoulement de la rivière. 
Deux conséquences  observables d’ores et déjà :
– Cet été 2022, le lit des rivières où des chaussées avaient été supprimées s’est avéré asséché plus vite que les autres années, d’où manque d’eau, zones désertiques très abîmées, disparition des poissons, enlaidissement de l’aquatique. On a pu noter un manque d’eau jusque dans les villes et villages, aboutissant à un enlaidissement des espaces que d’habitude les habitants sont heureux de voir couverts d’eau. L’été 2014, la préfète de la Nièvre avait lancé un appel pour que soit retenu un maximum d’eau plutôt que la gaspiller par un écoulement trop rapide. En Normandie, la sécheresse est encore plus désastreuse qu’ailleurs, notamment le long de la Vrille, dans le Calvados :  c’est l’endroit où la première ministre s’est fait élire députée au printemps dernier.
– Les crues sont plus rapides, plus puissantes, plus dévastatrices, et provoquent des inondations dont on n’a plus l’habitude. Suite à la suppression d’un barrage qui retenait beaucoup d’eau l’hiver, Quimperlé a voici quelques années subi une terrible inondation.


Fragilisation des berges
Les maisons construites sur les berges des plans d’eau et le long des rivières sont parfois victimes d’un phénomène naturel : la solidité des dites berges repose sur une certaine densité d’humidité. Que le plan d’eau disparaisse ou que la rivière s’écoule plus vite, le sol s’assèche, se fragmente, et cela entraîne des fissures dans les maisons.


Les passes à poissons 
Très bien en théorie. Reste que souvent le poisson doit être drôlement intelligent pour les emprunter. Jean-Claude nous faisait remarquer que la toute nouvelle passe à poisson de Cercy la Tour fait des heureux : les cormorans ; pour les poissons, c’est un traquenard.


Sommes folles
On gaspille beaucoup d’argent en travaux, souvent de destruction, qui au final s’avèrent contre-productifs.


Rappel historique
Il y a au moins 1200 ans que l’homme pose des chaussées en travers des rivières et crée des étangs : cela n’a jamais empêché la circulation des poissons. Quant aux sédiments, ils faisaient l’occasion de vidanges de temps en temps, lesquelles étaient bien suffisantes.

































Nouvelles meunières n°60

Histoires des moulins Non classé Nouvelles meunières

Les Journée du Patrimoine de Pays et des Moulins 2024 auront lieu les 21, 22 et 23 juin 2024. Le programme national sera annoncé sur www.patrimoinedepays-moulins.org.Actualité des énergies renouvelablesGénéralités La commission nationale du Débat public a une section consacrée aux énergies renouvelables. Elle fait savoir qu’elle suit tous les débats locaux encours et permet à tout un chacun d’y participer.
Au niveau national.Le 10 décembre, Le Journal du Centre consacre un tiers de page au sujet « Les énergies renouvelables : contribuez à une énergie plus verte ». « Partout en France, ce sont des citoyens comme vous et moi qui se mobilisent…. Grâce à ces initiatives citoyennes, des champs d’éoliennes ont vu le jour en Haute-Vienne, des projets sont en cours dans le Puy-de-Dôme, d’autres ont installé des panneaux photovoltaïques sur les toits communaux dans l’Allier, comme sur le marché couvert de Vichy ». La photo jointe à l’article montre l’inauguration de cette centrale solaire de Vichy. L’article évoque l’existence de l’association « Energie partagée » : « Cette structure nationale fédère, accompagne et finance les projets citoyens de production d’énergie 100 % renouvelable en France… Energie partagée est aussi outil d’investissement solidaire et mutualisé… A ce jour, 7 430 actionnaires citoyens ont permis de financer 117 projets pour 33 millions d’euro investis ».
La loi pour « l’accélération de la production d’énergies renouvelables » du 10 mars 2023 oblige les communes à examiner d’ici le 31 décembre quelles sont les possibilités d’en produire sur leur territoire. Le Journal du Centre consacre à nouveau ses pages 2 et 3 à la question avec cette présentation : « L’urgence climatique rend le développement des énergies renouvelables indispensable… Mais dans la Nièvre, comme partout en France, les projets, éoliens surtout, photovoltaïques aussi, sont très décriés. La crainte d’une dégradation des paysages semble l’emporter sur toute autre considération. » « Si on veut répondre aux besoins futurs en électricité, il faudrait couvrir 2 % du territoire français en éoliennes ou parcs solaires ».Au passage, le quotidien relève la contradiction de certains militants : M. Dominique Marret est adversaire résolu  de l’éolien  : «Il y aura un impact visuel très important… » dit-il, partisan acharné du nucléaire, à propos duquel le quotidien fait remarquer : « La centrale de Belleville sur Loire, dont les deux immenses cheminées crachent leur panache blanc de vapeur d’eau à quelques kilomètres de sa propriété, ne le dérange pas ». Le journal rappelle avec quelle pugnacité la maire de St-Germain des Bois a tout fait pour empêcher l’implantation d’éoliennes sur sa commune, lesquelles à l’époque auraient occupé un site forestier. Le Journal du Centre ajoute : « On devine ainsi, dans l’opposition aux énergies renouvelables, le fossé qui se creuse entre deux mondes, rural et urbain. Les campagnes… vivent mal l’arrivée d’installations susceptibles de modifier encore leur cadre de vie. »… « Hélène Gassin, qui réside près d’Avallon dans l’Yonne et qui préside négaWatt, une association militant pour sortir à la fois des énergies fossiles et du nucléaire en développant les énergies renouvelables, veut dépasser cette confrontation .»… « Jugés moins dégradants pour le paysage, les panneaux solaires ont aussi leurs pourfendeurs. Au nom, principalement, de la lutte contre l’artificialisation des sols .»Le Journal du Centre annonce ceci :

  • 2 décembre : Le conseil municipal de Varennes les Narcy fait le choix du photovoltaïque uniquement (donc exclut l’éolien mais ne dit mot de l’hydraulique). Le conseil municipal d’Urzy se réunit le 5 décembre : à l’ordre du jour ne figure même pas le sujet.
  • 7 décembre : Nevers Agglomération organise « le 3ème forum des transformations » ; il abordera notamment « la production d’énergies renouvelables »… « L’idée, c’est de se demander comment produire localement cette énergie, pour la consommer localement et ainsi réduire les coûts ». Le Journal du Centre rend compte de ses travaux le 10 décembre. « Nous sommes favorables à un mix énergétique » déclare le président de Nevers Agglo M. Thuriot. Puis le quotidien annonce : « Des projets photovoltaïques sont en cours : au niveau de l’aéroport (le marché est en phase d’attribution) ; du centre hospitalier, sur des bâtiments public… les sites de l’Aiguillon, des Saulaies et sur le futur Centre expo ». L’Aiguillon c’est la zone du nouveau cimetière : effectivement on y distingue des terrains vagues propices à au photovoltaïque. Les Saulaies sont une zone de Coulanges ayant aussi des terrains vagues. Le Centre expo est en reconstruction : c’est l’occasion de le doter d’un toit à panneaux solaires. « Pour les panneaux photovoltaïques, nous proposons de travailler déjà sur les parcelles artificialisées et non pas sur les surfaces agricoles » souligne une participante. « Nevers Agglo croit aussi en l’éolien avec des projets à Varennes-Vauzelles, Parigny les Vaux, Challuy et Germigny sur Loire » dont pour l’instant rien de plus n’est indiqué. 
  • 22 décembre indirectement à propos de la loi, interview de la nouvelle maire d’Annay, élue suite à la crise provoquée par un projet d’éoliennes qui a déchiré la population et conduit à la démission collective du conseil municipal et de nouvelles élections. La maire n’évoque pas directement la loi mais déclare : « Je ne veux pas d’éoliennes. On va se battre pour trouver d’autres solutions, avec du photovoltaïque. »
  • « 23 décembre : « Vaux d’Yonne : oui au photovoltaïque, non à l’éolien ». Concernant le solaire : « Deux projets sont en cours d’étude au Champ des Vignes (pour une superficie de 20 ha) et à Lupy (40 ha) ». Le texte ne précise pas si des débats sont exclus quant à la qualité agricole éventuelle des sites.
  • 28 décembre : le conseil municipal de Magny-Cours constate que « à l’issue de la concertation » sont retenus « potentiellement » « une centrale photovoltaïque au sol et des projets éoliens (détails en mairie) ». Je n’en sais pas plus pour l’instant.

Photovoltaïque :Journal du Centre : 28 novembre : « La Chambre et le Gufa ont signé des conventions sur l’agrivoltaïsme avec trois sociétés ». Sont cités trois projets :

  • A Langeron, « un propriétaire a souhaité mettre des terres à dispositions pour un élevage d’ovins sous les panneaux ». 
  • « A St-Eloi, Pascaline Loquet, éleveuse d’ovins et productrice de petits fruits… devrait pouvoir installer ses bêtes sous des panneaux installés par l’entreprise Sunti. »
  • « Pour la troisième convention, signée avec Watt & Co, l’exploitant agricole n’a pas été encore trouvé. La mise en place de l’activité photovoltaïque devra faciliter une future transmission, en vue d’une retraite, à un jeune agriculteur hors cadre familial, à Entrains sur Nohain ». A propos de ce dernier projet, le 14 décembre le Journal du Centre le détaille : 60 000 panneaux occupant de 30 à 35 ha sur une exploitation qui en compte environ 200, ce qui améliorerait sa rentabilité économique ; on compte faire pousser sous les panneaux des végétaux adaptés à cela.


Journal du Centre :  4 décembre :

  • Le projet qui suscite des inquiétudes à Dirol et Germenay (l’enquête publique a mis en valeur que les habitants sont contre par 155 voix contre une) fait l’objet d’une saisie du tribunal administratif de Dijon. Vu les conclusions du « rapporteur public », le permis accordé par le préfet devrait être seulement suspendu 18 mois, le temps que le promoteur reformule son projet d’une manière plus conforme.

Journal du Centre : 7 décembre : un projet à Anthien, près de Corbigny. Photosol a présenté son projet au public et à la sous-préfète. Il consent à diminuer la hauteur des panneaux solaires pour qu’ils soient moins visibles dans le paysage, et de les cacher par des rideaux d’arbres et autres haies. Le projet concerne d’assez bonnes terres, mais elles seront consacrées à un élevage ovin, les bêtes pouvant facilement circuler sous les panneaux.

Suite dans le Journal du Centre du 22 décembre : à Neuffontaines le projet d’Anthien suscite des oppositions au nom de la défense du paysage, notamment de ce qu’on apercevrait du haut de la colline du Mont Sabot, il est vrai souvent visitée. Ce sont surtout ceux qui ont déployé beaucoup d’énergie pour restaurer la chapelle du Mont Sabot qui sont contre.


Journal du Centre 14 décembre : curieusement les élus du Cœur de Loire (la communauté de communes centrée sur Cosne et limitrophe au Loiret) s’inquiètent d’un projet photovoltaïque à … Bonny sur Loire dans le Loiret. Des élus sont contre parce que les terres sacrifiées sont bonnes pour l’agriculture ; d’autres sont pour, soutenant que « un élevage ovin et du maraîchage sont envisagés sous les panneaux », et que « les projets photovoltaïques permettent aux animaux de passer sous les panneaux ».

Journal du Centre: 27 décembre : Clamecy, « Enertrag va poser 29000 modules solaires à Bagatelle », cela sur 80 000 m² « couvertes par des espèces invasives », sachant qu’à cet endroit « il était difficile d’y prévoir une autre activité économique sur un site aussi dégradé ». « Le parc de Bagatelle produira environ 19 000 mégawatts/heure par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 8 500 personnes. »  Une partie sera consommée par l’usine Solvay, dont Enertrag a « également couvert le parking à voitures d’un abri solaire pour une puissance de 500 KWc, un dispositif d’ombrières photovoltaïques qui fonctionnera prochainement ».


Hydrogène : La revue du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté « La Région est là » annonce qu’à Belfort une société lance sa « Gigafactory d’électrolyseurs » symbolisant la « ruée vers l’hydrogène vert ». Notre région « est l’une des trois les plus dynamiques dans le domaine de l’hydrogène. » Il est question de recruter 450 salariés. 


JournauxLe Journal du Centre :

29 novembre : « Changer l’image des zones humides » : nous sommes pour la préservation des zones humides, mais l’article se garde d’évoquer la question des plans d’eau qui tous commencent par une zone humide et que néanmoins l’administration veut supprimer.

1er décembre :  Madeleine Piroth a présidé à la dissolution de l’association qui défendait le site de Moulin-l’Evêque. Il n’y avait plus personne pour l’épauler  et plus rien ne se fait sur le site.

20 décembre : Le Comité Patrimoine culture et tourisme de Luzy relance la recherche historique, qu’anima notamment longtemps notre ami Jean Arnoux.  C’est M. Jean-François Theveniaux, qui le relance avec l’aide d’un membre de l’INRS Sébastien Chevrier.


Revues

Le Canard Enchaîné du 29 novembre : à propos des élections aux Pays-Bas, caricature montrant deux moulins à vent au bord de la mer, avec la forme assez curieuse du toit.


Dossiers de l’Art n° 313 de novembre 2023, à propos des « collections de l’ordre national des pharmaciens », immeuble donné par Gaston Menier, petit-fils de  Jean-Antoine Brutus Menier, qui à partir de 1825 transforma le moulin de Noisiel dans l’Oise en un empire du chocolat.

Vents du Morvan n° 89 « hiver 2023 », publié en décembre 2023 :

Jean-Claude Perraudin signe trois articles, « La laine dans tous ses états »,  « Quand le hameau de la Montagne à St-Honoré les Bains revit son passé » et « Prix de l’Essor 2023 en Morvan ».

 Les pages « Morvan Médias » citent entre autres la parution du numéro 49 du bulletin « Mémoire Brionnaise » de juillet 2003, consacré au moulin du Cray : le Brionnais est une petite région proche de Paray le Monial et limitrophe du département de la Loire ; en fait le Brionnais comprend des communes des départements et de la Loire et de la Saône-et-Loire ; il est connu des amateurs d’art roman pour certaines églises sublimes telle celle de Semur en Brionnais, et pour la petite ville aux vestiges médiévaux magnifiques qu’est Charlieu justement située dans le 42.


Livre« Topographie statistique, histoire de la Ville de Vézelay » par M. Sommetréédition en 1990 d’un livre de 1889. Les deux moulins à vent de Vézelay, sur l’esplanade derrière le chevet de la basilique, sont cités comme existant en 1722. Un plan de Vézelay indique comme subsistant à une date ultérieure un moulin à vent tout à fait à l’extrémité de la dite esplanade, à gauche quand on tourne le dos au chevet. Un tableau statistique de 1817 montre que Vézelay ne dispose plus que d’un moulin, doté d’une seule paire de meules, capable de produire 11 quintaux de farine en 24 heures.Le livre n’évoque pas les moulins à eau du Val du Poirier ; sans doute ont-ils toujours été plutôt sur St-Père que sur Vézelay.

Nouvelles meunières N°59

Nouvelles meunières


Les désastres de la continuité écologique

Suppression du bief du moulin de La Charité-sur-Loire

Le Journal du Centre titre le 1er novembre « La Douceline retrouve son cours naturel » : l’administration a en effet estimé essentiel de rétablir ce modeste ruisseau le reliant directement à la Loire au niveau de La Marche, alors que depuis 1100 environ il longeait la route jusqu’à l’entrée de La Charité, dont il avait pendant des siècles alimenté le moulin. « Le droit d’eau du moulin de La Charité a été abrogé le 31 janvier 2020 par le service police de l’eau » .« Des zones de frayères à truite ont été restaurées en amont » et « Une passe à anguille a été construite au niveau du pont de la départementale afin de permettre la remontée des anguilles dans le cours d’eau ». L’administration fait là des paris très aléatoires qui ailleurs ont été généralement perdus.

Actualité des énergies renouvelables

Généralités La loi pour « l’accélération de la production d’énergies renouvelables » du 10 mars 2023 oblige les communes à examiner d’ici le 31 décembre quelles sont les possibilités d’en produire sur leur territoire. Le Journal du Centre du 15 novembre consacre l’intégralité de ses pages 2 et 3 à la question et cite quelques communes dont les conseils municipaux sont d’ores et déjà à l’œuvre. Peu de concret pour l’instant, sauf à La Machine où on envisage l’implantation d’un parc photovoltaïque dans une ancienne carrière en tenant toutefois à en préserver les environs de l’étang Grénetier, et à Imphy où « On a la volonté de créer un réseau de chaleur grâce à deux chaudières biomasse ». L’association des maires de France souhaite un report au printemps prochain de la date de fin du délai pour constituer les dossiers. La ville de Guérigny annonce qu’elle va consulter ses citoyens (Journal du Centre 22 novembre).


Eolien

.Lucenay les Aix : « De trois à cinq éoliennes en projet » titre le Journal du Centre du 10 novembre. Une réunion publique s’est tenue. Les éoliennes seraient posées sur des terrains privés; le promoteur assure qu’aucune espèce animale ne sera gênée, mais tel n’est pas l’avis des « passionnés d’oiseaux » du secteur. L’électricité produite serait envoyée dans l’Allier .A Pougny : il est question d’étendre le parc éolien déjà assez bien fourni : la population est consultée; d’aucuns déplorent que l’électricité produite ne soit pas destinée en priorité aux habitants (Journal du Centre 15 et 19 novembre).En Allemagne, le principal fabricant européen d’éoliennes est en difficulté; les autorités s’efforcent de mobiliser 15 milliards d’euro pour lui venir en aide. (Journal du Centre 15 novembre).

Photovoltaïque :

Au niveau national : un article d’une demi-page expose les raisons pour lesquelles la Chine est en train d’inonder l’Europe de ses panneaux; le problème est que cela arrive à un moment où l’inflation et la hausse des taux d’intérêts font hésiter les candidats à en déployer. Toutefois l’Europe compte développer des usines capables de fabriquer des  panneaux photovoltaïques de qualité à même de résister à la concurrence de ceux produits en Asie. (Journal du Centre 10 novembre).

Au niveau local : 

  • St-Pierre le Moûtier : le conseil municipal étudie le projet de disposer des panneaux photovoltaïques dans le verger d’un propriétaire privé, sur 51 000 m². Des protections contre les averses de grêles seraient disposées.
  • Pougny, une « ombrière photovoltaïque » va être construite « sur un terrain communal dont l’électricité produite bénéficiera aux habitants par la création d’une boucle d’autoconsommation collective ». (Journal du Centre 19 novembre)
  • Avril sur Loire, la société Photosol « a décidé de revoir à la baisse son projet initial agriphotovoltaïque » en le ramenant à 20 ha au lieu de 42 ha . La société insiste sur le bienfait que son installation apporterait aux collectivités locales, par exemple 20 000 € par an promet-elle à la commune. (Journal du Centre 18 et 25 novembre)
  • Garchizy apparaît un projet de parc photovoltaïque « sur un terrain inexploité de 6,8 ha », proche de la cité des Révériens. Mise en service en 2026, la centrale devrait rapporter 89 180 (  ce serait sans doute €) par an à la commune. « Le maintien des talus et de la végétation existante, ainsi que la création d’une haie permettront de limiter l’impact visuel pour les habitants ». (Journal du Centre 14 novembre).


Hydrogène :

 Le 30 octobre double page consacrée par les journaux du groupe Centre-France aux projets de la région Bourgogne-Franche-Comté de développer l’utilisation des moteurs à hydrogène. Des unités de production sont en construction, surtout côté Franche-Comté, notamment à Belfort. Plusieurs entreprises se proposent d’en être clientes, dont par exemple, est-il envisagé, la gare d’Auxerre. 

Journaux

Le Journal du Centre30 octobre : au moulin de Luzy devenu un « tiers-lieu »,  s’ouvrent des « ateliers informatiques », pour y apprendre à utiliser le numérique et s’en servir.6 novembre : une joyeuse équipe  de l’association du moulin des Eventées à St-Pierre le Moûtier est allée visiter l’écomusée du moulin de Maupertuis à Donzy : la photo jointe à l’article montre des participants particulièrement enchantés.


Revues

Détours en France octobre novembre 2023 consacré au Lyonnais et au Beaujolais : photo du moulin à vent de Romanèche-Thorin, en Saône-et-Loire, au milieu des vignes.


Télévision:

 France 5 jeudi 23 novembre dans l’émission La Science en grand Format : documentaire consacré au médecin légiste Philippe Charlier et à son étude des cerveaux de Louis XIII et Louis XIV, que paraît-il des peintres auraient grattés pour en tirer des pigments picturaux. L’examen minutieux d’un tableau peint vers 1800 montre qu’en effet le peintre a utilisé quelques éléments d’origine humaine : le-dit tableau représente un beau moulin à eau, avec sa roue et le barrage qui dirige l’eau vers elle, situé à Caen dont on aperçoit le clocher d’une célèbre abbaye. Ce tableau est conservé au musée de Pontoise. Je n’ai pu noter le nom de l’auteur, assez méconnu d’ailleurs.


Assemblée générale des Amis de La Charité sur Loire : Michel Cerre rappelle que l’an prochain il y aura cinquante ans que notre ami Alain Bouthier commençait les fouilles archéologiques à l’arrière du chevet de la célèbre église de La Charité, lesquelles fouilles allaient dégager les ruines de l’église St-Laurent qu’on peut observer aujourd’hui. Il émet le vœu qu’une plaque soit apposée en l’honneur d’Alain et de son découvreur M. Guinot.


Almanach bourguignon 2024

 J’ai plusieurs textes dans l’Almanach bourguignon 2024 des Editions Arthéma, dont trois concernant la Nièvre.

  • Le feu à l’épicerie de Vandenesse en 1874, page 108 : l’incident consécutif à une explosion fit 21 blessés.
  • Clochemerle à Luzy en 1874, page 1878.
  • Naissance de la chorale des Nomades de Nevers en 1974, page 54.

Concernant la Saône-et-Loire, j’ai : « Duel à Autun en 1881 », page 48.


A toutes fins utiles, l’Almanach 2024 contient des articles concernant la Nièvre d’autres auteurs sur le peintre Corot à Lormes, l’abbaye Notre Dame de l’Epau à Donzy, le pont ferroviaire à Cosne sur Loire.

Nouvelles meunières n° 56

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Sylvain Marceau annonce sa retraite, et donc probablement la fermeture du moulin d’Aron à Crux la Ville.

Le dernier moulin à blé en activité devrait ainsi achever sa longue carrière, cela en avril prochain. Le Journal du Centre consacre toute une page du numéro du 19 septembre, avec portrait de Sylvain en grand format. Nous y reviendrons dans le bulletin de printemps 2024. 

Journées du Patrimoine de septembre 2023 :

L’ouverture de quelques moulins a été annoncée par Le Journal du Centre, notamment celle de nos amis du moulin de La Presle à Planchez en Morvan dans un petit article du 15 septembre, les autres dans la page intitulée « Le programme dans la Nièvre parue le jeudi 14 septembre :

  • A Donzy les moulins du Commandeur, l’écomusée de Maupertuis, et l’huilerie du Moulin de l’Ile.
  • A nouveau le moulin de la Presle.
  • L’ancienne huilerie de Varzy.

Jérôme Amiet a ouvert son moulin du Pont du Chalaux, à Chalaux, tout le week-end ; il a réussi à en informer le voisinage, si bien que quelques dizaines de personnes sont venues. Une grande meule à huile a fait l’admiration des visiteurs pour la beauté de son granit ; elle pourrait être extraite d’une carrière toute proche.

Actualité des énergies renouvelables

Photovoltaïque :

Le « Magazine de la Nièvre », organe du conseil départemental, de septembre 2023, annonce ceci : « Une étude d’opportunité technique a été confiée au Sieeen afin de déterminer les toitures des collèges » pouvant recevoir des panneaux photovoltaïques. « Sept collèges sont sélectionnés. Maintenant, il reste à déterminer un montage financier. »

Localement, l’implantation de parcs photovoltaïques suscite de plus en plus de réticences, comme le montrent ces deux exemples :

  • Avril sur Loire : « Ils disent non au parc photovoltaïque » titre le Journal du Centre du 12 septembre  les habitants sont d’abord hostiles parce que les panneaux occuperaient de bonnes terres agricoles et entraîneraient une diminution de la valeur des biens voisins à cause de l’enlaidissement du paysage. Certains avancent des « risques pour la santé humaine et animale » qui, à ma connaissance, restent à démontrer.
  • Cervon : « Sollicitée, la communauté de communes a rendu un avis défavorable au parc d’Anthien » (Journal du Centre 20 septembre). Les opposants mettent en valeur l’enlaidissement du paysage, notamment eu égard à la proximité de certains sites classés comme le Mont-Sabot. Et puis s’expriment des inquiétudes quant à la protection de la nature.

Méthaniseurs : 

Dans un grand cahier inséré au sein de ses quotidiens du 28 septembre, dont le Journal du Centre et L’Yonne Républicaine, le groupe Centre-France insère toute une page consacrée au

méthaniseur de Lanaud, près de Limoges. Créé il y a 10 ans, cette unité « est aujourd’hui très rentable, mais ce succès est le fruit d’un long travail pour apprendre à maîtriser cet outil pas comme les autres. »

« Le méthaniseur limousin se veut plus vertueux » que ses homologues du modèle allemand (dans lequel on cultive des plantes exprès pour être méthanisées) : « Environ 55 % de ses apports proviennent des élevages bovins, le reste est composé de matières de vidange de fosses septiques, des eaux grasses de la restauration collective, de déchets de céréales… »

« Aujourd’hui le méthaniseur produit 60 m³ de gaz par heure. Ce gaz est utilisé pour faire tourner, en permanence et à 1500 tours minute, un gros 6 cylindres de camion tout neuf (diesel converti au gaz) lequel entraîne une génératrice qui produit de l’électricité, envoyée ensuite sur le réseau. »

Journaux

Le Journal du Centre

3 septembre 2023 : dans le Cher, sur la commune de Jalognes, hameau de Pesselières, un couple présente les meules à huile magnifiques qu’il entretiennent dans leur jardin. « Le 2 rue du Champ de Foire abrite une machine qui écrit l’histoire locale : un moulin à huile. « Ce moulin a fonctionné pendant certainement quatre siècles » éclaire Millérioux à propos de l’appareil qui fonctionne toujours et dont la famille est propriétaire depuis 1704… « J’ai eu l’occasion d’écrire toute l’histoire du moulin ».

Voici une des photos que j’ai faites à Pesselières, à l’intérieur de l’atelier ; il ne s’agit nullement des meules dont la photo est au centre de l’article, prises dans le jardin et sans aucun matériel annexe. On remarque la forme particulière de la meule travaillante, petite et en chapeau s’amincissant : dans ce cas on l’appelle « molleton ».

30 septembre : « Portes ouvertes du moulin du Pont du Chalaux »: Jérôme Amiet fera visiter le moulin et son site dans une atmosphère de fête, « jeux-dessins et détente-lecture, bar à sirops, thé, café, crêpes ». Je recommande les crêpes de la maison. Site de l’association que Jérôme a créée pour mieux s’occuper du moulin : « asso@lemoulindupontdechalaux.com ».

Revues

Le Touk-Touk Mag de septembre 2023 : dans une page consacrée à Guédelon, Franck Dupire rappelle la présence d’un petit moulin de style médiéval. 

« La nouvelle revue lorraine » n°68 troisième trimestre 2023 propose un grand article de plusieurs pages sur le peintre Léon Barotte (1866-1933), dont ceci par un critique lors d’une exposition par ailleurs tumultueuse : « C’est un repos pour l’oeil de s’arrêter, après  ces effarements, devant Le Soir d’hiver dans la forêt de Haye et le Moulin d’Etrennes (Vosges) de M. Barotte ». Hélas, le « Moulin d’Etrennes » n’est pas reproduit, et il n’est pas indiqué où on peut le voir désormais, si tant est que cela soit connu.   ???????

Nouvelles meunières n°55

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Fête au moulin de Rémilly

Nos amis du moulin de Rémilly, qui se sont constitués en l’association « Le Limon », ont présenté une fête tout l’après-midi du 31 juillet. L’occasion de présenter le moulin avec notamment :

  • Sa façade côté cour, celle dans laquelle se présentait le client. La partie moulin est au fond à gauche. M. Bougrier, qui tient le gîte rural du moulin de Commagny à Moulins-Engilbert, nous a fait remarquer que le grand mur du moulin était solidifié en haut par des tirants métalliques, comme le sien ; en effet, les moulins étaient édifiés en tenant compte des vibrations que les mouvements de la roue leur faisaient subir, d’où l’intérêt de ces tirants.
  • Du pont, la végétation ayant été enlevée, on aperçoit à nouveau le moulin, dont la sorte de tour qui surmontait la turbine. 
  • Nos amis ont dégagé les vestiges de la dite turbine, dont le dessus a été retiré ; ce qu’il en reste sur place est très érodé.
  • Une meule entière est à observer dans l’arrière-cour (en fait là où jadis était un plan d’eau). On remarque qu’elle est monolithe (d’une seule pièce), donc sans doute antérieure à 1800. 

C’était une meule travaillante puisqu’on reconnaît les orifices qui permettaient à l’arc de la potence de la retourner.

  • Les morceaux d’une meule ; également monolithe, elle a été brisée nous ignorons dans quelle circonstance.

C’était aussi une meule travaillante.

  • Dans la cour sous un buisson est une meule à huile qui finira bien par être extraite pour la mettre en valeur. 

Elle nous rappelle qu’à une époque le moulin avait deux productions : farine de blé et huile.  

La fête finissait par le tour de chant d’un amateur de folk song, capable de composer et d’écrire des chansons dans ce style, et consistait en la présentation d’une exposition de photos, fort belles, et en la présence de peintres : à eux de représenter le moulin tel qu’il les inspirait. En fin d’après-midi, les peintres ont exposé les œuvres qu’ils venaient de réaliser, dont :

  • Christian (il ne signe ses tableaux que de son prénom) a aimé le moulin pour ses couleurs.
  • Jean-Marie Notebaert, lui, a préféré travailler au fusain. J’ai fait la photo au moment où il venait de retourner le tableau pour mieux en travailler le haut. Sa vision du moulin est tout à fait surprenante, mais juste, même si elle peut surprendre.

Les tableaux réalisés ont été exposés en fin d’après-midi.

Notre ami le docteur Bonnichon, de St-Pierre le Moûtier, n’est plus.

Le Journal du Centre annonce début août son décès, avec une chronique nécrologique. Il était notre adhérent depuis très longtemps. Il possédait le moulin d’Onlay, dont il avait fait refaire la roue vers 1999. Nous avions mis une photo de la nouvelle roue en couverture de notre bulletin il y a longtemps. 

Les journées des moulins et du petit patrimoine rural du 23 au 25 juin 2023

Les 21 et 22 juin le Journal du Centre a présenté des programmes des dites journées. 

Le 21, il a bien annoncé les portes ouvertes à la microcentrale électrique du moulin de Chassy à Mhère. « Fermée en 2002, l’ancienne minoterie du lieu-dit Chassy, à Mhère, est devenue dix-sept ans plus tard une microcentrale de production d’électricité. David Charoud son propriétaire depuis quatre ans, a installé une turbine, alimentée tous les jours par les eaux de l’Yonne… capable de fournir 200 000 kWh d’électricité par an à EDF. Cela permet de desservir une petite centaine de foyers, hors chauffage et hors chauffe-eau… ». Egalement annoncé ce 21 juin :

  • A Donzy, au moulin de Maupertuis, écomusée de la meunerie, l’organisation de conférences sur le Nohain et ses moulins et la continuité écologique.
  • A Luzy : visite guidée au moulin de Mangy.
  • A Moux en Morvan : moulin de Chazelle, visite avec production d’hydroélectricité.

Seul le propriétaire du moulin de Mangy ne fait pas partie de nos adhérents.

Le 22, le Journal a publié une  rectification où il a ajouté beaucoup de moulins ouverts :

  • Bona et l’assemblée générale de l’association suivi d’un repas en plein air.
  • Bouhy fête au site du moulin Blot.
  • Chalaux visite avec jeux, dessin, etc.
  • Cosne : organisation d’un « circuit découverte des moulins du Nohain » le samedi puis une conférence « Moulin et Biodiversité ».
  • Donzy : visite guidée du moulin à huile de l’Ile, avec dégustation de produits locaux.
  • Guérigny Musée des Forges et Marines, histoire des forges royales.
  • St-Pierre le Moûtier : le moulin des Eventées visitable le dimanche, entouré d’un marché du terroir, danses et traditions populaires, etc.

Seul l’organisateur de Guérigny ne fait pas partie de nos adhérents.

On remarque l’absence d’annonce pour l’exposition sur les moulins de Cercy la Tour.

Le 23 juin, en haut à gauche de la page 20, court article rappelant la « Fête du moulin Blot » qui se tiendra le 25 juin, avec repas. Le 28 juin, le journal raconte que la fête s’est très bien passée, avec 160 personnes rien que pour le repas, et une sorte de foire avec une bonne quinzaine d’exposants.

Le 1er juillet, un petit article (petit mais avec photo) expose qu’à Chalaux « Le moulin a ouvert ses portes » : « Les visiteurs ont pu en apprendre beaucoup sur lui grâce à Jérôme son propriétaire, qui a partagé sa passion et ses informations sur son histoire et ses installations de moulin à farine et à huile ».

Les désastres de la continuité écologique

Moulins de France (revue de la FFAM) juillet 2023 : plusieurs articles très intéressants dont :

  • Deux articles de Michel Veuillé et Patrice Cadet relatif aux désastres de la continuité écologique : 
  • Un concept d’avenir : la discontinuité écologique », contenant un ironique paragraphe « Il était une mauvaise foi dans l’Ouest ». A Saumur, la suppression des seuils fait que la rivière rejoint la Loire plus vite qu’autrefois, et résultat : les poissons n’ont plus d’eau, donc disparaissent. Les pêcheurs n’ont plus qu’à s’adresser à leur fédération nationale, puisqu’elle soutient la politique de l’État
  • « Pour les saumons, la pente sera dure à remonter » ; les auteurs montrent que la quantité de saumons ne cesse de diminuer, essentiellement en mer ; de ce fait il en arrive moins dans les rivières françaises… où de toute façon ils ont du mal à remonter jusqu’à la source, et cela sans que les « seuils » en soient les premiers responsables. C’est surtout la pollution qui diminue partout le nombre de saumons.
  • Plusieurs pages sous le titre « Sur le front de la sauvegarde des moulins et des rivières » : des articles évoquent les errements de la politique de continuité écologique.

Actualité des énergies renouvelables

Deux échos dans le Journal du centre du 23 juin :

  • Un « collectif d’experts scientifiques et juristes » saisit le Conseil d’État… pour contraindre le gouvernement et les pouvoirs publics à respecter les objectifs fixés dans le développement des énergies renouvelables ». 
  • A Varzy, le conseil de la Communauté de communes Haut Nivernais travaille sur le contenu du concept « territoire à énergie positive ».  Outre les économies d’énergie réalisable, deux points concernent la production d’énergies renouvelables :
  • Photovoltaïque : « Des projets sont à l’étude à Clamecy, Dornecy, Rix et Entrains sur Nohain qui verra sa piscine équipée d’une moquette solaire. »
  • L’éolien : il « stagne en raison certainement de l’opposition des populations qui se manifeste sur chaque projet et une seule étude localement controversée est annoncée à Marcy ».

(Deux échos dans le Journal du Centre 23 juin) 

Photovoltaïque :

Au niveau national

Télérama du 23 août annonce que le vendredi 25 France-Culture présentera à 17 heures une émission dans la série « Grand reportage», « L’agrivoltaïsme allie production d’électricité et bienfaits pour l’élevage ». Dans l’idéal, oui : mais on ne peut pas tout élever sous les panneaux photovoltaïques : les moutons à la rigueur, ainsi que les volailles, mais il me parait prudent d’éviter d’y dépêcher chevaux et bovins…

En fait l’expansion du photovoltaïque est en train de se faire dans les maisons individuelles et les immeubles habités, depuis qu’on peut poser les panneaux sur les tuiles ou ardoises plutôt que les remplacer. « Ils sont tombés dans les panneaux » titre Le Journal du Centre du 21 août. Un tel investissement ne représente que 15 000 euro à peu près pour une maison individuelle, compte tenu des aides… Quand évidemment le candidat les obtient. Un expert de la question raconte : « Mes interlocuteurs au ministère de la Transition énergétique poussent pour le photovoltaïque… En face, Bercy n’en veut pas et multiplie les freins administratifs ou réglementaires pour empêcher son développement. »

Cela posé, Le jeudi 29 juin, l’Association des architectes de la Nièvre a organisé une réunion, que le Journal du Centre du 2 juillet évoque sous le titre : « Agir et ne pas subir l’agriphotovoltaïsme ». Des idées contraires ont surgi au cours du débat, mais pour le reporter « La formule de « tartinage des panneaux solaires sur le sol » a fait forte impression sur l’assemblée ».

En outre, la revue Que Choisir de mars 2023 se pose la question : « Electricité solaire : autoconsommer est-ce rentable ? » Elle montre en effet que comme le soleil permet de produire de l’électricité au moment où les gens en ont le moins besoin, une grande partie de l’énergie produite ne sert à rien voire est un gaspillage ; pour la revue, une installation n’est rentable que si le propriétaire arrive à vendre une partie de son électricité à EDF…

Le Canard Enchaîné du 30 août titre : « En surchauffe, l’énergie solaire sent le roussi. Trop de panneaux et de beau temps font plonger les prix de vente des fournisseurs. » Il s’agit des fournisseurs d’électricité.  « Voilà que les gros producteurs d’électricité photovoltaïque doivent parfois payer (très) cher pour écouler leur production ». On en revient à ce problème que le solaire produit de l’électricité de jour, à certaines heures, et par beau temps, cela en quantité supérieure à ce qui peut être consommé au même moment. La Commission de régulation de l’énergie « mise sur l’installation de batteries géantes pour stocker les électrons superflus », mais ce stockage requiert beaucoup de place et  coûte très cher. 

Au niveau local

Le Journal du Centre du 26 juin consacre l’intégrale de ses pages 2 et 3 à un grand sujet : « L’énergie solaire sort de l’ombre dans la Nièvre ». Un article souligne notamment qu’il est désormais plus facile de disposer des panneaux photovoltaïques sur un immeuble : on les fixe sur le toit quelle qu’en soit sa matière. Des conseils sont donnés au candidat à l’installation ; en particulier « se méfier du démarchage téléphonique », et surtout s’adresser à l’Agence locale de l’énergie et du climat, 13 avenue Pierre-Bérégovoy à Nevers ; celle-ci tient à disposition la liste des entreprises agréées pour toute installation photovoltaïque. Le Syndicat intercommunal d’équipement et d’environnement de la Nièvre a « mis en ligne, récemment, un outil pratique, et relativement fiable, le cadastre solaire de la Nièvre… Il permet de trouver sa maison et de calculer le potentiel de production électrique de son toit ».

Le Journal du Centre annonce le 24 juin « Suilly-la-Tour : un parc agrivoltaïque en projet à Seigne ». Mme Perrine Pruvot expose qu’elle veut « développer un atelier ovin complémentaire de l’exploitation céréalière de mon mari », cela sur « un terrain agricole privé actuellement cultivé en céréales et qui deviendra une prairie d’élevage sur laquelle seront installés des trackers mobiles qui suivront le soleil sous lesquels les animaux pourront s’abriter et qui protégeront aussi la végétation ». Comme le conseil municipal en attend quelques rentrées fiscales, il donne son aval.

28 juin : à Mhère, dans le Morvan non loin de Corbigny, le Journal du Centre annonce « Des ardoises solaires posées sur le toit de l’église » ; elles vont « produire une électricité verte utile pour l’église et le futur gîte ». Ce qui ne sera pas consommé sera proposé à EDF, la négociation est en cours (entre nous : bon courage!).

Le Journal du Centre du 29 juin annonce un projet photovoltaïque à Fleury sur Loire, « sur une ancienne décharge », projet qui recueille l’assentiment de la Communauté de Communes du Sud Nivernais.

Celui du 29 août annonce que l’enquête de commodo et incommodo relative au projet de photovoltaïque à Avril sur Loire est ouverte ; il titre « Les opposants se mobilisent ». C’est une commune très verte avec de grands étangs : les panneaux seraient disposés sur des parcelles de terre très bonnes pour la culture ou le pâturage.

Méthaniseurs

Les perspectives de développement de la production de gaz ou d’énergie par des méthaniseurs sont contrastées :

  • Journal du Centre 20 juin : « Le biogaz se substitue au gaz russe » un grand article d’un article pleine page. « Le biométhane fournit 2 % de la consommation française de gaz » mais les installations en cours de montage devrait porter ce taux à 7 voir 8 %. L’auteur note que parfois cela crée quelques emplois, et en tout cas ça utilise des déchets qu’autrement on aurait peiné à éliminer.

Un encadré raconte qu’à Pionsat dans l’Allier, un méthaniseur produit 130 m³ de gaz à l’heure directement conduit dans le réseau de gaz de la ville de Montluçon.

Toutefois en bas de page sont évoquées les recherches d’un chercheur de l’INRAE : l’exploitation du méthane produit beaucoup de CO2, et il met en avant le faible rendement énergétique d’un méthaniseur : « Dans le meilleur des cas, on dépense autant d’énergie pour le faire fonctionner que d’énergie produite. Même le bioéthanol a un meilleur rendement. » 

L’Yonne républicaine 9 juin 2023 : dans l’agglomération d’Auxerre, on veut bien d’un gros méthaniseur… mais pas chez soi. Grand titre d’un article pleine page : « La future unité de méthanisation inquiète ». C’est qu’au lieu de construire 5 unités modestes réparties sur les territoire de l’agglomération, on n’en veut qu’une grosse. Mais elle aurait l’inconvénient d’être plus polluante pour le secteur où elle serait construite, et les camions l’approvisionnant viendraient de plus loin, voire seraient plus gros. Les communes sollicitées d’héberger le monstre montrent l’une après l’autre plus que de la réticence.

Hydrogène

Petit article en dernière page du Journal du Centre du 18 août : « En France, dans les festivals d’été, les groupes électrogènes testent l’hydrogène ». Les spectacles de plein air sont en effet très gourmands en électricité, que leur fournissent en général des groupes électrogènes fonctionnant au fuel bien polluant. L’hydrogène apparaît donc comme une solution intéressante.

Télérama du 23 août 2023 annonce une émission programmée par Arte le samedi 26 dans la série « Les Questions qui fâchent »  : « L’hydrogène : miracle ou mirage énergétique ? » 

L’animateur « part sur le terrain à la rencontre de ceux qui utilisent, raffinent ou innovent avec l’hydrogène, dont l’utilisation dans la vie de tous les jours est pour le moment loin d’être une évidence. « C’est le champagne de l’énergie », analyse une économiste allemande en faisant référence à ses coûts de production ».

Livres

  • «Inventaire des moulins à eau du département de la Sarthe » par André Couthard, édité par l’Association de Sauvegarde des Moulins et Rivières de la Sarthe, 545 pages format 21/29,. Rivière par rivière, les éléments connus de l’histoire de chaque moulin . La Sarthe a connu tous les moulins possibles et imaginables, à grain, à huile, à papier, à foulon, etc. Elle a connu un grand nombre d’abbayes, lesquelles ont toutes possédé des moulins très variés. Les nobles aussi ont détenu beaucoup de moulins. Au total, la Sarthe a connu beaucoup plus de moulins que la Nièvre.

Francis tient cet énorme ouvrage à la disposition de tous les adhérents.

  • J’ai trouvé en brocante deux vieux livres : « Egypte », de Gaston Maspéro, écrit vers 1900, édition de 1989, et « La vie quotidienne en Egypte au temps des Ramsès », par Pierre Montet, édition de 1946. Le premier contient les photos de 2 statuettes montrant une femme à genoux en train d’écraser le grain à l’aide d’une molette (pierre qu’on manipule sur une meule plate) ; l’une des deux photos est d’Anatole France. 

Le second ouvrage comporte un chapitre décrivant la mouture, intitulé « La boulangerie » (comme plus tard dans l’empire romain, le boulanger est également meunier). « On pouvait moudre et faire le pain à domicile… Le premier travail est fait par des hommes. On met un peu de grain dans un mortier de pierre. Deux ou trois gaillards les pilent en cadence avec de lourdes massues longues de deux coudées. Les tamiseuses s’emparent de ces grains éclatés, mettent de côté le son destiné aux animaux et donnent le reste pour moudre. La meule conique n’était pas encore en usage. L’outillage se composait d’une auge à deux compartiments et d’une grosse pierre. Les grains sont mis dans le compartiment supérieur. La meunière pliée en deux promène la grosse pierre sur les grains et chasse la farine dans le compartiment inférieur. On tamise et l’on recommence jusqu’à ce que la farine ait la finesse voulue… On ne préparait que la quantité de farine nécessaire pour le pain de la journée. »

Journaux

Le Journal du Centre

5 juillet : compte rendu d’une réunion du Conseil municipal de St-Germain des Bois ; il traite notamment de la « conduite d’eau du moulin du Merle », de notre adhérente Gilberthe Akkermans.

19 juillet : dans la page « Programme et coups de coeur du jour », « Aujourd’hui, visite du moulin des Eventées », avec une photo où le moulin déploie ses ailes d’un beau rouge.

23 juillet : Le « Festival de la Pluie » qui se tient à St-Amand en Puisaye donne la parole à un sieur Clément Novaro, qui se définit comme « architecte ». Il s’exprime pour inciter « à mieux connaître ce qui nous entoure ». Il dit avoir commis une BD « Rivière commune ». « J’essaie de parler ce qui relie la vie des habitants d’une rivière entre eux, et avec la rivière. Je parle pas mal de continuité écologique aussi. L’idée de cette continuité, c’est que l’on fait la guerre et aux moulins et aux barrages pour protéger les truites. Les deux s’opposent. Mais moi, je dis que ces deux luttes, la protection des poissons et la protection du bâti, ne sont pas irréconciliables. »

Il n’est donc pas forcément notre ennemi, mais il part d’une idée étrange : « La rivière, ce sont des veines de la Terre, donc quand on met un barrage, on coupe les veines de la Terre ». Comme si un barrage empêchait la rivière de couler : non, il n’en retient qu’une partie, et encore n’est-ce que provisoire.

26 juillet, 1er août, 7 août : articles relatifs aux animations proposées au moulin de Maupertuis dont dans le premier « Dans la peau d’un meunier » et le « façonnage d’un petit pain ».

31 juillet : dans la page « Programme et coups de coeur du jour, annonce que le moulin Blot, de Bouhy, est visitable : photo où on le voit avec sa grande queue, mais les ailes nues.

1er août : dans la page « Programme et coups de coeur du jour », annonce que l’huilerie de Donzy, de  Frédéric Coudray, est ouvert à la visite , avec photo du bâtiment de maître.

3 août : « Le Mag de l’été » consacré au musée Auguste-Grasset de Varzy, avec présentation de ses principaux trésors, dont un très beau tableau de Rex Barrat : Rix. On aperçoit en bas à gauche le moulin de Rix que tiennent aujourd’hui Christine et Yves Mercier, donc visible en ce moment. Incidemment, l’article annonce que l’an prochain le cinquantenaire de la mort de Rex Barrat sera célébré : ce tableau sera sûrement encore à l’honneur. Je rappelle qu’il y a très longtemps, dans un bulletin, nous avions, en ayant reçu l’autorisation, publié un extrait de ce tableau montrant le moulin.

11 août : page consacrée au château des Granges, à Suilly la Tour, que M. Christian Meissirel restaure depuis 1981. Photo de la salle du petit bâtiment situé dans les douves : « Autrefois une turbine amenait l’eau et alimentait le château en électricité. Si actuellement elle ne fonctionne plus, elle pourrait à l’avenir reprendre du service. Christian Meissirel a fait refaire les pelles dans l’optique « de la remettre en route ».

Dimanche 13 août : dans la page « Programme et coups de coeur du jour » relative à tout ce qui peut se voir ce jour-là et jusqu’au mardi 15 août. Remarquons :

  • Photo du moulin des Eventées à St-Pierre le Moûtier, ouvert donc ce jour-là à la visite.
  • Donzy :  « visite huilerie du moulin de l’Ile, production artisanale » possible les 13, 14 et 15 août.
  • Bouhy : visite du moulin possible les 13 et 15 août sur réservation.

14 août : 

  • Article sur l’exposition de peinture  présentée à Corbigny en la galerie de la « Tour Madeleine » de plusieurs peintres, essentiellement Patricia Juteau. Il m’est arrivé d’en parler dans le bulletin de notre association ; c’est que Patricia Juteau habite le moulin de Vauclaix ; la première fois qu’elle m’y a reçu elle m’a présenté la partie moulin à blé avec la vieille roue en bois, et la partie huilerie avec tout le matériel intérieur en état. La deuxième fois la vieille roue en bois avait été remplacée et l’huilerie demeurait intacte ; c’est dire comme Patricia Juteau est attachée à maintenir son moulin de Vauclaix en bon état. Comme peintre elle est volontiers plutôt paysagiste : ce que j’ai pu voir à son moulin m’a beaucoup plu.
  • La page « Le Mag de l’été » emprunte à la revue du groupe de généalogistes nivernais « Blanc-Cassis » toute une page « Les branches des Laverdet », dont certains membres furent meuniers notamment à St-Saulge et Prémery. Extraits : 
  • Robert Laverdet né vers 1590-1600 : « Nous lui connaissons de son épouse Roberte Jannolt deux fils, tous deux meuniers… Jehan Laverdet, fils de Robert… en 1642, il réside avec son frère Nicolas et Jean Busseau au moulin des Chaulmes à Prémery. »
  • Ce Jehan Laverdet à St-Saulge : « Le 20 octobre 1643, par contrat, il s’acquitte d’une dette de 75 livres envers ladite ville ce qui lui permet de revenir à St-Saulge où il exploite en 1644 le moulin du Rioult. Jehan et Nicolas Laverdet se portent mutuellement garants pour le fermage du moulin de St-Saulge et celui de Prémery. En 1642, Nicolas épouse Louise Moreau fille de Philippe Moreau et Gabrielle Busseau… sœur de Jean Busseau cité précédemment… Le contrat stipule que le moulin sera tenu conjointement avec Nicolas Laverdet lequel aura la moitié du four, deux mules noires, une jument et son poulain de l’année, sept grands porcs et trois petits. La mariée quant à elle est dotée en recevant une partie de la succession de son père et trousseau… »
  • Deux des enfants de Nicolas et Louise, Philibert et Philippe, « prennent à bail le fermage pour 6 ans du moulin des Chaumes alors possession de l’évêque de Nevers. Le loyer est fixé à 180 livres par an. » Philippe et sa femme meurent en 1677, laissant leur fils Nicolas  orphelin. 

Journal du Centre : à l’origine l’Aiguillon est l’association des Nivernais de Paris. La réunion où cette élection a eu lieu a été l’occasion d’autres débats. « Des sujets très différents ont été abordés tels que la problématique de l’eau et des moulins ». Lorsque l’Aiguillon m’invitait à faire une conférence sur les moulins à son siège de Paris, je rencontrais M. Montmignot, descendant des meuniers de Donzy.

30 août : petit article sur un « marché aux livres anciens » qui vient de se tenir à St-Amand en Puisaye ; sur la photo qui l’illustre, on reconnaît notre ami Jean-Claude Néant.

31 août : dans la page « Programme et coups de cœur du jour », annonce que l’huilerie de Frédéric Coudray au moulin de l’Ile à Donzy est ouverte ce jour-là à la visite. Grande photo montrant le site.

Libération, 11 et 12 mars 2023 : critique du roman de Maryline Desbiolles « Il n’y aura pas de sang versé », éditions Sabine Wespiesser. Cet ouvrage évoque les femmes qui travaillaient la soie à Lyon en 1859, et qu’on appelait « ovalistes ». « Les ovalistes étaient des ouvrières de la soie qui veillaient à l’ouvrage d’un moulin dont la pièce centrale avait une forme ovale ». Les salaires étaient très bas, encore plus pour les dames : « 1,40 F par jour aux ovalistes, 2 francs aux ouvriers moulineurs ». Cela mena notamment à « la première grève des femmes » selon la romancière. Le « moulin à soie » étant très rarement évoqué, que je livre une explication sommaire : on utilisait la force du moulin pour tendre le fil de soie ; cette technique venait d’Italie et on avait adopté l’appellation utilisée parfois de « moulin à organsin ».

Revues

Bulletin des Amis du Vieux Varzy n° 34 sorti fin juin 2023

  • J’ai la chance d’y être avec mon article « Histoire sommaire du moulin à papier de Corvol dit papeterie de la Villette ». Il s’agit évidemment de Corvol l’Orgueilleux. L’article couvre les pages 60 à 76 ; il se finit par une photo aérienne de la papeterie trouvée par les Amis du Vieux Varzy.
  • Une exposition de la céramiste Monique Isambert a eu lieu dans l’ancienne huilerie Mariaux.
  • L’histoire de l’actuel plan d’eau dit du Moulin Naudin est rappelée (ainsi que la destruction du dit moulin par les Allemands en 1944) ; en fait le moulin fonctionnait par un bief et non sous un étang.
  • Notice nécrologique de Michel Simon, ancien maire d’Oudan, toute petite commune à l’ouest de Varzy ; très savant, il établit où était le moulin d’Oudan au Moyen Age, moulin disparu depuis longtemps.
  • Notice nécrologique également de Pierre Pinon, le conteur de Billy sur Oisy ; grand chercheur d’objets préhistoriques, il m’a reçu un jour chez lui pour me montrer les pierres dites « broyeurs » que nos ancêtres d’avant la conquête romaine utilisaient pour pulvériser les grains de blé (pièces en bas à gauche tirant sur le violet) ; dans la photo ci-dessus, les deux pierres plates sont des restes de pierres sur lesquelles on écrasait le grain. La meule bien ronde en haut à droite est sans doute plutôt gallo-romaine de la grande époque où Interanum fut une ville un peu importante (future Entrains sur Nohain).

Vents du Morvan, été 2023, n° 87.

Jean-Claude Néant lui a prêté une magnifique carte postale. 

Dans un autre article de la série, une carte postale montre les lavandières s’échinant dans le bief du Beuvron à Clamecy, avec en fond le moulin de la Ville. 

Jean-Claude Perraudin livre aussi un grand article « Les Settons et la saga Denèfle », la famille Denèfle ayant tenu un important moulin tout près du lac, et un de ses rejetons ayant eu quelque notoriété méritée comme peintre (plusieurs de ses plus beaux tableaux sont reproduits). 

Philippe Berte-Langereau signe un grand article sur « Georges Chevalier, photographe occasionnel du Morvan » né en 1882 : on lui doit une photo rarissime, celle de la roue du fameux moulin du Saut de Gouloux, partie inférieure consacrée au blé (on ne voit pas la roue au-dessus qui faisait marcher l’huilerie). 

Une note en bas de la page 40 fait référence à un article de Jacqueline Paineau dans le Vents du Morvan n° 3, il y a donc des lustres, à propos des tacots du Morvan. 

Page 11, une autre note cite Jean Arnoux pour les articles qu’il publia sur les lavoirs de Luzy dans les Annales des Pays nivernais n°s 57 et 58.

Moulins de France (revue de la FFAM) juillet 2023 : plusieurs articles très intéressants dont :

  • « Jean-Charles Herpin (1798-1872) et le moulin de Reboursin près de Vatan (36) » : l’histoire est curieuse, mais je recommande les plans de ce moulin à vent : si quelqu’un veut faire une maquette, il a tous les éléments nécessaires, du corps du moulin aussi bien que de la disposition des paires de meules et autres machines à l’intérieur.
  • Rubrique « Moulins et archéologie » : le point sur les études du « moulin en bois d’Art-sur-Meurthe », en Meurthe-et-Moselle, le plus ancien moulin à eau connu sur le territoire français puisque daté du 1er siècle, plus précisément les années 60 à 70 après JC. L’auteur, Jean-Claude Birée, n’est pas un spécialiste des moulins, suite à quoi il commet parfois des approximations hasardeuses. Mais les plans proposés sont formidables ; les roues hydrauliques étaient verticales et de poitrine (recevant l’eau à hauteur de l’axe).
  • « Les moulins à manège en France », compte rendu d’une thèse soutenue en avril 2023 par François Jarrige devant l’Université Paris Cité. Article de Jean-Pierre Henri Azéma.
  • Dans les pages relatives à la sauvegarde des moulins, regroupant plusieurs courts articles, je note l’abandon d’un projet qui me plaisait beaucoup : reconstruire le moulin à vent qui en 1807, à l’entre de l’arsenal de Rochefort, « écrase les pigments minéraux qui composent les peintures dont on peint les navires ».

Le Monde des Moulins (revue de la FDMF) de juillet 2023

Plusieurs articles très intéressants, dont :

  • « Quand le non-respect du débit réservé n’est pas constitutif d’un délit, ou à l’impossible nul n’est tenu » : fin d’un procès contre un propriétaire de moulin ; il ne pouvait plus assurer le minimum d’eau obligatoire… parce que la rivière était à sec en amont. La justice l’exonère de toute responsabilité.
  • « Moulin à papier de Brousses », dans l’Aude. Nous l’avions évoqué dans un bulletin il y a longtemps. Il continue de produire.

Archéologia n° 619 d’avril 2023 : « L’archéologie des fleuves et des rivières ». 

Très intéressant : les restes des moulins de La Charité sur Loire sont évoqués plusieurs fois.

La Vie, 2 mars 2023 :article « La France en état d’alerte de sécheresse ». L’auteur, Agnès Ducharne, hydrologue et climatologue, fait remarquer que nécessairement la sécheresse provoque la diminution de la production d’électricité : comme il a très peu neigé cet hiver, les grands barrages hydroélectriques de montagne vont manquer d’eau : déjà l’an dernier leur production d’électricité « a baissé de 25 % », « c’est donc très probable qu’une baisse de production hydroélectrique survienne à nouveau cette année. » 

Télérama  

Dans son numéro du 21 juin, la page « Arts » évoque un « Festival d’art visuel installé à Toulouse, le Printemps de septembre » présentant de nombreuses œuvres artistiques. « Deux d’entre elles ont été réalisées à taille réelle – Le Carrelet et le Moulin à nef de la Garonne – trouvant leur place au jardin du Château d’eau et au jardin Raymond VI. » Plait-il ? Un « moulin à nef » donc un moulin-bateau en « taille réelle » et « dans un jardin » !!! J’invite les sceptiques à regarder le site lenouveauprintemps.com 

Numéro du 5 juillet, à propos d’une série qui se sera tenu sur France Culture « Don Quichotte le premier beatnik », par « le professeur et critique de littérature William Marx », « professeur au Collège de France ». « Que fait Don Quichotte pour justifier sa méprise, après s’être battu contre les moulins à vent qu’il a pris pour de vils géants ? Il invoque un mystérieux enchanteur qui transformerait le réel ». Fin de l’article : « Rossinante claudique, les auberges ne se muent pas tout à fait en châteaux, et les moulins surgissent à l’horizon ».

Supplément Fémina au Journal du Centre

  • Dimanche 2 juillet : dans la rubrique « Tourisme », l’organe recommande le moulin de Fourges, dans l’Eure, à Vexin sur Epte ; magnifique bâtiment avec une superbe roue à aubes. 
  • Dimanche 7 août : plusieurs pages sous le titre « Sur les petites routes… Dans les Côtes-d’Armor »; un petit article contient une photo avec un petit bâtiment assez loin ; la légende annonce le « moulin de l’île de Balanec » ; on distingue aussi la digue, comme lui en bon état ; il s’agissait d’un moulin à marée.

Télévision 

Arte samedi 1er juillet 20 h 55 émission « Narbonne la seconde Rome ». Très intéressant sur le plan archéologique. J’espérais voir le bas-relief conservé au musée de Narbonne qui montre un moulin romain fait d’une paire de meules en forme de sablier (les esclaves poussaient un madrier pour faire tourner la meule supérieure) ; je l’avais trouvé cité dans le grand livre de Claude Rivals ;  pendant quelques secondes, on l’a vu.

France 4, canal 14, samedi 8 juillet, opéra Samson et Dalila de Saint-Saëns, donné aux chorégies d’Orange en 2021. Conformément au texte biblique, Samson aurait dû être attelé à une meule de moulin : la musique souligne d’ailleurs l’effort difficile qu’il est censé faire .

RMC Découverte 18 juillet : émission sur les grands barrages hydroélectriques, notamment sur ceux de Tigne et Roselend en Savoie ; tous envoient leurs eaux à une usine par conduite forcée. Grande séquence aussi sur l’usine marémotrice de la Rance, vers St-Malo : elle utilise la force de la marée grâce à 24 turbines. Je me rappelle de l’inauguration par le général de Gaulle, alors président de la République ; un ingénieur précisait que vu la complexité et le coût de revient, la France ne construirait pas d’autre usine marémotrice. Actuellement il n’en existe qu’une autre, en Corée du Sud.

La 5, 22 juillet : documentaire sur Rembrandt, dont il est rappelé qu’il était fils de meunier, mais aucun de ses tableaux ou dessin représentant un moulin n’est montré.

Arte 22 juillet : documentaire sur Guédelon, avec visite du moulin (rediffusion).

Arte  23 juillet : documentaire sur la fabuleuse maison de Victor Hugo à Guernesey ; une cheminée est entourée de carreaux de faïence dont l’un porte un moulin à vent..

La 5, émission « Des trains pas comme les autres » numéro consacré aux Pays-Bas, 10 août. L’animateur s’arrête longuement devant un bel et grand moulin à vent dont la mission est de pomper l’eau d’un côté d’une digue pour la jeter de l’autre côté (méthode ancestrale pour ménager des terres exploitables). Les ailes font tourner une roue qui soulève l’eau pour la passer de l’autre côté.

Radio

Le 4 juillet sur France Musique, émission Matinale, à 8 h 30, interview d’Alice Julien La Ferrière, jeune violoniste qui vient de créer un petit festival de musique à Santigny les Maranges, en Saône-et-Loire, à la limite avec la Côte-d’Or, près de St-Léger sur Dheune et non loin de Nolay voire Beaune ; elle s’est installée à un moulin à eau dit « La Turbine ».

Guide de l’été

Comme tous les ans en principe, paraît un magazine format 29X21, gratuit, sur tout ce qu’il y a à voir dans la Nièvre pendant l’été. Cette année il est intitulé « Heures d’été »… et comme chaque année il ignore superbement que nos moulins à vent de St-Pierre le Moûtier et Bouhy sont de temps en temps ouverts à la visite, et encore plus magistralement à Donzy l’écomusée du moulin de Maupertuis. Par miracle, sont cependant cités l’ouverture du moulin de Marnay à Alligny en Morvan par Serge Calandre, et, à Donzy l’huilerie de Frédéric Coudray, il est vrai sous la forme d’un encart publicitaire payant… Dont la formule dithyrambique surprend quand même : « Venez découvrir plus de 200 ans d’histoire et… le plus beau moulin du monde ». 

Exposition et autres

Je découvre l’existence d’un atelier céramique « les Miss Terres à Préporché », installé au sein de l’ancien moulin des Cannelles, atelier procède à une opération « portes ouvertes » le 28 juin. Je l’ai su trop tard. Le moulin des Cannelles est l’un des premiers dans lesquels je suis entré, il y a 40 ans ; à l’abandon et ouvert aux 4 vents, il avait encore sa roue et du matériel comme les meules et des machines à cylindres. Restauré depuis.

Nous avons reçu le programme 2023 des expositions et autres manifestations culturelles qui vont émailler la saison au moulin de Villeneuve qui fut la demeure d’Elsa Triolet et Louis Aragon à St-Arnoult-en-Yvelines. Nous le tenons à disposition de nos adhérents, qui peuvent aussi voir le www.maison-triolet-aragon.com

Nouvelles meunières n°54

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Les désastres de la continuité écologique

Pierre Potherat, ingénieur géologue ancien ingénieur des travaux publics de l’État, auteur du livre « Si les truites pouvaient parler » écrit dans Moulins de France (revue de la FFAM) d’avril 2023 sous le titre « Retrouver la biodiversité » : « Au début du XXIe, avec l’application de la continuité écologique, l’effacement planifié des ouvrages a entraîné la vidange de leurs retenues d’eau amont. La force érosive du courant aidant, l’abaissement de la cote du fil de l’eau s’est accru et, en été, dans la partie amont des cours d’eau, la nappe alluviale a fini par être complètement vidangée en raison d’une recharge hivernale de moins en moins efficace au fil des ans. Les « assecs » estivaux sont devenus plus fréquents et plus étendus dans le temps. La nappe profonde qui bénéficiait des apports de la nappe alluviale a également peiné à maintenir son niveau, au préjudice de plusieurs sources de versants. La recharge de La nappe alluviale ne peut être efficace que si Les crues annuelles, que nous connaissions jusque dans les années 1960 et qui ne causaient pas de dégâts, reviennent régulièrement »

Jacques Mudry, docteur d’État en hydrogéologie, professeur honoraire de l’université de Besançon, commente en ces termes les travaux de Pierre Pothrat : « L’effacement des seuils a drastiquement abaissé la Ligne d’eau du cours, les cours annexes (bras « morts » , canaux, fossés, étangs) dont le rôle hydraulique était la recharge de la nappe superficielle assurant le débit de base en étiage. Une basse ligne d’eau draine fortement la nappe superficielle, ne lui permettant de soutenir le débit d’étiage. La solution consiste à assurer un débit réservé  de la vidange de petites retenues n’a fait qu’aggraver la situation, en dilapidant les faibles ressources superficielles en étiage. D’un point de vue écologique, ces assecs sont catastrophiques, et il est urgent changer de mode opératoire. »

Henri Frochot, chercheur à l’INRA, commente également le livre de Potherat pour souligner que les crues peuvent être suivies de sécheresses d’autant plus graves : « La disparition des vannages et autres transforment les rivières en torrents qui surcreusent leurs lits, arrachent les berges, atrophient les nappes et les sources, et transforment de grandes portions de rivière en oued qui s’assèchent de plus en plus tôt. »

Patrice Cadet ajoute son grain de sel  t donne son avisdans un grand article d’un ton pamphlétaire « La terreur verte a encore frappé. Mise en danger de la vie sur terre ». Il souligne que l’actuelle politique de continuité écologique est en contradiction avec l’accroissement du dérèglement climatique, lequel se traduit par l’assèchement des rivières. En posant la question « Est-ce que ces mesures (celles prises par l’Europe et la France) seront suffisantes pour que la biodiversité du 20e siècle survive au 21° », il exprime ses doutes très argumentés.

Il propose un autre article tout aussi excellent : « Seuils naturels et artificiels », qui évoque notamment l’accusation portée contre les moulins qu’ils seraient cause de la disparition du saumon, ce qui est évidemment absurde. Patrice Cadet insiste sur la responsabilité des grands barrages ainsi que des industries polluantes d’autrefois et d’aujourd’hui. Il ne manque pas d’accuser l’administration de « bidouillages statistiques ». Il souligne l’intérêt de l’œuvre des castors : leurs barrages sur les rivières reçoivent l’assentiment des écolos et du ministère.

Autre article en fin de numéro : à Genay (situé par erreur dans le Rhône) le journal de la Côte d’Or le Bien Public fait état de la colère des habitants de cette localité traversée par l’Armançon : un agriculteur propriétaire d’un ancien moulin a consenti à renoncer à son droit d’eau et laissé détruire son barrage, d’où la disparition du plan d’eau qu’aimaient la population et les pêcheurs locaux.

Remarquons enfin un article produit par Hydrauxois sur la disparition des zones humides depuis 1700.

L’interview d’un philosophe dans Télérama du 29 mars 2023 vole à notre secours. Ce monsieur, Baptiste Morizot, se consacre plus à la recherche sur l’environnement qu’à la pensée pure, et il étudie les castors : « En créant des barrages, ralentissant l’eau et la stockant dans les sols, le castor active la guérison des rivières ». Il insiste qu’on doit entrer dans une « ère de la réhydratation des continents, pour garder cette eau précieuse sur les terres » au lieu de l’évacuer le plus vite possible vers la mer.

Actualités des énergies renouvelables

Le dimanche 2 avril, Arte a diffusé un documentaire consacré à l’Espagne montrant que ce pays est en tête pour la recherche sur les énergies renouvelables. En particulier une séquence a été consacrée à un système solaire extraordinaire : des miroirs concentrent les rayons du soleil au sommet d’une tour remplie de sel. Celui-ci s’échauffe suffisamment pour faire bouillir de l’eau dont la vapeur fait marcher des turbines. Ce premier système alimente en électricité 25 000 personnes.

Le Journal du Centre du 21 mars consacre deux pages aux communes s’efforçant de faire des économies d’énergie voire de produire une énergie intéressante. On y lit notamment ceci : « La France est une mauvaise élève, c’est le seul pays européen qui n’a pas tenu les objectifs qu’il s’était lui-même fixés en matière de progression des énergies renouvelables », reconnaît Christophe Hurault, sous préfet de Cosne sur Loire et référent de l’État dans la Nièvre concernant ces questions. » Les efforts des collectivités locales portent souvent sur les réseaux de chaleur, lesquels brûlent un bois local, mais n’en sont pas moins émetteurs d’oxyde de carbone.

La double page se termine par un paragraphe sur les panneaux photovoltaïques : « En dehors des grands projets d’ombrières sur les parkings, qui font consensus, ou d’agrivoltaïsme dans les champs, qui font d’avantage débat, les communes ont la possibilité d’installer des panneaux photovoltaïques sur les toits de leurs bâtiments, école, gymnase, salle des fêtes »bâtiments dontllessonr propriétaire..

  Michel Maya, maire de Tramayes en Saône-et-Loire, raconte comment sa commune est en tête pour les efforts fournis en matière d’économie, de production grâce à une chaufferie à plaquettes de bois locale, et en couvrant « l’ensemble de nos bâtiments » dont les sont propriétaires de panneaux photovoltaïques. « Le prochain objectif est effectivement que l’ensemble de la commune de Tramayes devienne un territoire à énergie positive ». 

Le 7 avril, le Journal du Centre rend compte des débats du syndicat mixte du Parc naturel régional du Morvan lors de son assemblée du 6 avril. Ils ont été centrés sur « la question de la transition énergétique ». « Le Parc naturel du Morvan est garant de la protection de son patrimoine naturel, paysager et culturel. » rappelle l’article. « Le Parc espère trouver un équilibre entre les ressources disponibles et renouvelables, sa contribution énergétique, que les projets soient acceptés par tous, ou du moins le plus grand nombre et dans le respect des spécificités du Parc… Chaque projet devra avoir un rapport direct avec la transition énergétique ». A propos du respect des paysages, j’aimerais lire la même chose quant à la continuité écologique des rivières.

Eolien

Au niveau local, les remous continuent, comme le montrent les articles suivants du JC :

  • 24 mars : la crise est telle à Annay, en Puisaye, que le maire et ses conseillers ont démissionné, sauf un, hostile aux éoliennes.
  • 27 mars : St-Martin et St-Quentin sur Nohain : de nombreux habitants hostiles à un projet d’éoliennes géantes ont saisi les tribunaux administratifs. La cour d’appel administratif de Lyon a rejeté leur requête, sauf sur un plan : le respect du couloir migratoire des oiseaux. L’auteur du projet doit constituer un dossier à ce sujet.
  • 4 avril : « Une conférence est organisée par l’association Sauvegarde en sud Morvan », cela à la salle des fêtes de Luzy. Une habitante de Loire Atlantique accuse les éoliennes de rendre ses vaches malades. « Une étude réalisée par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) en 2017 conclut à une mortalité de 0,3 à 18,3 oiseaux et par an, selon les parcs » et je suppose par éolienne géante. Le 19 avril, le JC rend compte de la réunion avec photo des intervenants.
  • 13 puis 29 avril : un projet d’éoliennes géantes suscite des réactions hostiles à Bazolle et dans les communes proches de l’étang de Baye. La cour administrative de Lyon ayant rejeté leur requête, le Conseil d’État est saisi. Il estime que sur le chapitre de la protection due aux « espèces protégées », l’étude n’est pas satisfaisante : il renvoie le dossier à la cour administrative de Lyon.
  • 15 avril : affaire des éoliennes de St-Germain des Bois et communes proches. La validation du projet d’éoliennes géantes par le Conseil d’État n’apaise pas les tensions ; les maires cherchent d’autres moyens de s’opposer au projet, comme rendre impossible l’emprunt des chemins ruraux. Sollicité de réexaminer le permis de construire, le conseil municipal de Lys s’y refuse.
  • 20 avril : à Maux, près de Moulins-Engilbert, « Le promoteur du projet éolien de Maux poursuit ses études », malgré l’hostilité denombreuxl habitants, lesquels sont venus à une réunion publique « houleuse » le 14 mars. 

Photovoltaïque

Surprise : de source autorisée, on apprend que notre amie Françoise dispose désormais de 12 panneaux photovoltaïques en son moulin de Bona. Dans les milieux généralement bien informés, on s’accorde à penser que ce nombre 12 fait référence à la « loi des nombres », donc au mythe qui fait de ce nombre celui de la complétude (les 12 mois de l’année, les 12 travaux d’Hercule, les 12 apôtres, etc). Les observateurs soulignent comme cela fait du moulin de Bona le premier moulin mystique de la Nièvre.

18 avril : Double page du JC «L’énergie solaire pousse dans les champs ». De nombreux agriculteurs sont incités à consacrer de la surface à des panneaux photovoltaïques. Cela génère un bon revenu complémentaire : un agriculteur déclare qu’il en tire 15 000 euro par an. La Chambre d’Agriculture fait savoir qu’elle soutient les projets tant qu’ils ne couvrent pas 50 % de la surface disponible, et cela dans la limite de 2 000 ha pour tout le département.

A Germenay-Dirol, le projet de couvrir de bonnes terres agricoles par des panneaux photovoltaïques continue de soulever les boucliers : un recours est déposé contre le permis de construire qu’a signé le préfet de la Nièvre. (Journal du Centre 31 mars)

A Clamecy, il est question de construire un parc photovoltaïque du côté de Sembert le Haut, au lieu-dit Les Cailloux, sur une ancienne décharge et autres terrains incultes. Le conseil municipal en a débattu, avec une conclusion plutôt favorable (Journal du Centre 8 avril).

Dans un article relatant l’assemblée générale des Jeunes Agriculteurs de la Nièvre, le Journal du Centre du 15 avril cite un exploitant qui a « investi dans le photovoltaïsme : « C’est le meilleur investissement que j’aie fait ! » lance-t-il, conquis. » Le revenu ? « 15 000 balles par an».

Curiosité à Chevenon : est en projet « Une centrale voltaïque flottante ». Affaire évoquée en conseil municipal. (Journal du Centre 19 avril).

L’hôpital de Nevers envisage d’équiper son parking d’ombrières portant des panneaux photovoltaïques (Journal du Centre 29 avril). 


Méthaniseurs

Le Journal du Centre du 11 avril annonce que 2 méthaniseurs vont être construits à Moulins-Engilbert, lieu-dit La Croix-Guillier. Ils détruiront les déchets végétaux  pour fournir du gaz qui sera affiné à Cercy la Tour. Le site de La Croix-Guillier, espère-t-on, pourrait créer quelques emplois.

Hydrogène

Schiever, la firme de supermarchés, dont le siège est à Avallon, compte faire marcher ses camions à l’hydrogène produit localement. La station de fabrication, plutôt sur Magny, sera en service d’ici la fin de l’année 2023. Elle fonctionnerait grâce à des panneaux photovoltaïques. Le 17 avril, le fabricant de moteur de course automobile de Magny-Cours exprime son scepticisme quant à l’abandon du moteur thermique et son remplacement par un moteur à hydrogène.

Plus important, soudain : Le Canard Enchaîné du 18 avril 2023 fait savoir que des scientifiques tâchent de faire connaître leur inquiétude : c’est que l’hydrogène est un produit qui s’enflamme facilement, et qu’un véhicule l’utilisant comme combustible ne pourra stationner dans un parking souterrain ni fermé, ni entrer dans un tunnel.

JOURNAUX

Le Journal du Centre

Le Journal du Centre

30 mars et 7 avril deux évocations du travail de nos amis du moulin de Maupertuis à Donzy :

. 30 mars : « Une année en demi-teinte à Maupertuis » : compte rendu de l’assemblée générale de l’association. Le nombre des entrées repart à la hausse, mais « on n’a pas retrouvé les 2 300 entrées des périodes pré-Covid avec la clientèle scolaire et des centres de loisirs ».

. 7 avril « Maupertuis est labellisé qualité tourisme » ; le rôle de notre ami Georges Narcy est évoqué dans l’article. « L’ouverture de la saison se profile sous les meilleurs auspices ».

5 avril : « Les étangs toujours davantage délaissés » : grand article annonçant l’assemblée générale des propriétaires d’étang et les nombreux problèmes qu’ils rencontrent ; certains sont très proches des nôtres puisqu’ils sont victimes de la politique de continuité écologique… en peut-être plus absurde si c’est possible.

14 avril : St-Pierre le Moûtier moulin à vent des Eventées. Le journal annonce les dates d’ouverture : 16 et 30 avril, 18 mai (avec brocante annuelle), 11 juin. Prix d’entrée 3 F par adulte et 1 F par enfant. Jolie photo du moulin avec ses ailes bien rouges sur fond très blanc de la façade du moulin.

28 avril : annonce de la « Brocante vide-grenier du moulin de Maupertuis » qui se tiendra le 7 mai de 9 à 19 heures.

Revues

Moulins de France n° 134 d’avril 2023 (outre l’article « Retrouver la biodiversité. Si les truites pouvaient parler » de Pïerre Potherat, et ceux de Patrice Cadet évoqués plus haut) :

– J’ai une fois de plus l’honneur que la revue publie un de mes articles sur les moulins de Bourgogne, cette fois « A qui ont appartenu les moulins ? ». Parmi les illustrations plan d’Entrains sur Nohain et des paroisses proches de 1655, moulins des Viollots à Roussillon en Morvan et de Chissey, cartes postales de Lormes, Luzy, Surgy, Villeneuve-l’Archevêque, photo du moulin du Commandeur à Donzy, gravure de Chitry les Mines, etc.

« Le Monde des Moulins », revue de la FDMF, n°84 avril 2023.

– Annonce des Journées européennes des Moulins et du Patrimoine meulier des 20 et 21 mai 2023.

-Restauration du moulin à vent de Puydrouard à Forges en Charente-Maritime.

Petit article sur un établissement dont je crois je n’avais jamais entendu parler, « l’écomusée du moulin des Massons », à St-Bonnet le Courreau dans la Loire, ouvert à la visite de février à fin novembre. Le moulin est à huile.

– A St-Léonard de Noblat, le moulin du Got, « dernier moulin à papier du Limousin », fête les 20 ans de sa transformation en musée. Sa responsable était venue faire une conférence à La Charité il y a une quinzaine d’années.

– Petit article sur les moulins d’Ukraine, avec la carte postale d’un moulin-bateau.

– L’association des moulins et meuniers d’Irlande publie une revue : « Grist to the Mill ».

– Articles sur deux restaurations, d’une part celle d’une « roue centenaire » en Indre et Loire, d’autre part celle du moulin à vent cavier de Turquant dans le Maine et Loire : dans un moulin-cavier typique de l’Anjou, la cage dite « hucherolle » tournait autour d’un axe et les meules pouvaient être installées sous les fermes porteuses, dans une cave, d’où le nom de moulin-cavier. 

Télévision 

12 avril émission de FR3 Secrets d’Histoire consacrée à d’Artagnan ; à propos de sa femme, qui se retira en ses domaines de Ste-Croix, l’actuelle Saône-et-Loire, différents aspects du site sont montrés, dont le plan d’eau qui devait exister déjà à l’époque pour animer un moulin ; j’ai reconnu le moulin de St-Croix, une immense bâtisse XIXe siècle. 

Divers

Un catalogue des choses à voir sur l’île d’Oléron me tombe par hasard sous les yeux ; je remarque deux moulins sur lesquels me semble-t-il je n’avais rien :

& Le moulin à vent de la Plataine, à Bourcefranc-le-Chapus : superbe restauration ; « les ailes fonctionnent de nouveau et la maison meunière abrite un four à bois » ; ailes faites de larges panneaux de bois.

– Magnifique moulin à marée des Loges situé à St-Just-Luzac  : un grand bâtiment chevauchant le chenal, avec un étage, « au coeur des marais de la Seudre ». « Pendant plusieurs siècles, ce moulin à marée va utiliser la force du phénomène des marées… Lorsque la mer monte, l’eau s’engouffre dans le ruisson des Loges, passe sous le moulin et vient remplir un immense réservoir, le monard. A marée basse, le meunier, en ouvrant la vanne qui maintenait le monard fermé, libère l’eau qui va entraîner le mécanisme de la roue du moulin ». Ce moulin insolite vu comme les moulins à marée sont devenus rares bénéficie d’un programme de réhabilitation par « le Conservatoire du Littoral ». NB : les mots « ruisson » et « monard » sont dans le texte.

Exposition :

A St-Sauveur en Puisaye s’est brièvement tenue, du 28 au 30 avril, une exposition commémorant l’œuvre de l’excellent photographe local Lucien Blin. Deux moulins de Treigny remarqués, un à eau (Dominique Mathias m’a dit qu’il s’agit d’un ancien moulin « à laitier », donc qui pulvérisait le déchet des anciennes forges pour en tirer la matière à faire le vernis des poteries), et un à vent aux ailes en ruines.

Bulcy : 

Notre amie Françoise Radoux, qui fait partie de l’association qui s’efforce de restaurer l’église de Bulcy, près de La Charité sur Loire, m’avait suggéré de venir à la petite fête avec exposition et conférence organisée le 30 avril. Or je venais de trouver la carte postale ci-dessus du moulin de Bulcy, qui appartint à l’abbaye de La Charité. 

J’ai donc fait une photo pour comparer ; il me semble qu’on distingue mieux sur la photo  l’emplacement de la roue disparue (à droite sous un abri) et le déversoir de trop-plein.

Nouvelles Meunières n°52

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Les désastres de la continuité écologique

Les revues des fédérations d’amis des moulins contiennent des articles importants, notamment suite aux effets désastreux de la sécheresse de l’été 2022 consécutivement à la suppression de quantité de seuils dans les rivières.

Moulins de France (FFAM) janvier 2023 n° 133.

  • « Une obstination idéologique suicidaire : Certains l’ont oublié, les poissons ont besoin d’eau ! », par Patrice Cadet, article à propos des effets désastreux de la sécheresse de l’été 2022, avec des rivières à sec suite à la suppression des barrages qui créaient des réservoirs, et dont il dresse le bilan. « Ce qui s’est passé en France en 2022  a été un véritable choc pour la population, étant donné que notre pays s’est doté d’Agences de l’eau depuis 1964. Elles étaient chargées de nous éviter ce désastre, disposant de plusieurs milliards d’euro chaque année ».
  • « Mauvais temps pour la biodiversité aquatique… Les technocrates vont mettre les rivières à sec »  Christian Lévêque fait aussi le bilan des nombreuses rivières qui, suite à la suppression de chaussées et de moulins, coulent plus vite qu’autrefois, laissant, lors de la sécheresse comme celle de l’été 2022, des grandes zones arides où les poissons crèvent faute de pouvoir nager et frayer.
  • « Brève histoire de l’écologie des rivières » : Michel Veuille démontre que la prétention de l’administration de retrouver l’état originel des rivières est absurde. Il est rappelé que les biefs des moulins ainsi que les plans d’eau créés par les chaussées permettaient aux poissons de s’édifier des frayères. Notons aussi le chapitre intitulé « La responsabilité de l’administration dans la pollution des eaux ». A l’origine l’écologie est une science, pas un dogme technocratique.
  • « Libérer le potentiel de production d’énergie des moulins à eau ».

Le Monde des Moulins (FDMF) janvier 2023 n°83.

Le Monde des Moulins (FDMF) janvier 2023 n°83.

  • « Face au changement climatique, pour un ajustement prudent de la gestion de nos rivières » Jean-Paul Bravard fait état d’un article du Monde du 11 octobre 2022 selon lequel « il y a des progrès à faire sur la compréhension du cycle de l’eau », à propos du dogme de l’administration selon lequel « laisser l’eau s’écouler serait le meilleur moyen de sauver l’environnement ». C’est évidemment faux : la sécheresse de l’été 2022 a créé de nombreux assecs dans quantité de rivières, assecs dans lesquels tout naturellement les poissons ont massivement crevé. En fait « les bienfaits des seuils l’emportent sur les inconvénients ». « La meilleure gestion d’un cours d’eau méditerranéen de montagne et de plaine n’est pas la restauration radicale d’un soi-disant état naturel, qui provoquerait la mort assurée des espèces aquatiques et le déclin de la ripisylve, mais un ajustement prudent au changement climatique pour conserver le régime d’écouler actuel et maintenir des oasis de vie bien vivantes ».
  • Le Conseil d’État se prononce contre le décret et l’arrêté ministériel du 30 juin 2020 qui facilitaient « les travaux de rétablissement de la continuité écologique ».

Dans la Nièvre

À Dommartin, on a supprimé le plan d’eau de feu le moulin du Couloir (condamnant définitivement ses turbines), soi-disant pour que le Veynon coule mieux, mais… ce sont des castors qui ont construit un barrage à la place de celui que l’administration a prétendu détruire. (Journal du Centre 5 janvier 2023).

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Nouvelles Meunières n°51

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Exposition

En cette fin d’année 2022, du 16 au 31 décembre, Antoine Paneda est à l’honneur,. La mairie de Nevers lui a accordé le salon d’honneur du palais ducal pour présenter une centaine de ses tableaux,. Le Journal du Centre du 14 décembre l’a chaleureusement annoncé avec une photo le montrant présentant un des plus beaux tableaux.

Antoine, 93 ans, se porte bien. Moulins du Morvan et de la Nièvre le connaît depuis longtemps. Il lui est arrivé de nous fournir des dessins et des aquarelles de moulin, dont la reconstitution des moulins sur la Passière près de la Porte du Croux à Nevers. Cet été, il m’a appelé pour m’offrir un magnifique tableau représentant un moulin d’Urzy. 

Au Palais Ducal, Antoine a proposé quelques tableaux représentant des moulins : l’ancien moulin à vent de Reméron à St-Eloi, la belle demeure d’Imphy dite « Le Petit Moulin », la tour Goguin surmontée de son ancien moulin à vent, et « Moulin sur le Tarn », une extraordinaire construction. 

Les désastres de la continuité écologique

Il arrive que la presse évoque le manque d’eau constaté ici et là suite à la canicule de l’été dernier. La suppression de certains barrages, en accélérant le flux des rivières, a aggravé la situation.  Dans l’Yonne Républicaine du 24 octobre, la Préfecture se contente d’annoncer que grâce aux pluies de septembre et octobre la situation des eaux de surface et souterraines s’améliore. Le 4 novembre, le quotidien annonce qu’à Sens on étudie les possibilités de recycler les eaux usées pour certaines utilisations comme l’arrosage des espaces verts.

Actualités des énergies renouvelables

2 novembre : le Journal du Centre livre deux pages sous le titre « Les énergies renouvelables, une priorité ? » La photo centrale présente des éoliennes. Sont passés en revue les projets éoliens, photovoltaïques portant sur la méthanisation ainsi que les polémiques qu’ils suscitent… Pas un mot sur l’hydroélectrique.

Le gouvernement se propose « d’accélérer la production d’énergies renouvelables ». Un des moyens va consister à priver « les architectes des Bâtiments de France de tout droit de veto… Les projets de champs photovoltaïques visibles dans un paysage classé n’auront plus besoin de leur avis conforme ». Cela va servir beaucoup : « Les sites projets ne couvrent que 5 % du territoire national… (les ABF) ne refusent qu’environ 12 % des projets – un taux qui chute à moins de 1 % après discussion et modification des plans ».

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Nouvelles Meunières n°50

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Exposition

Dans le cadre des journées de l’architecture du 14 au 16 octobre, des moulins restaurés ont fait l’objet de panneaux d’exposition au Musée de la Faïence de Nevers : ceux de Rix et de Chassy à Montreuillon,  propriétaires Mercier et Charoud.

Les désastres de la continuité écologique

Dans le Canard Enchaîné du 19 octobre le Président de la République appelle les Français à des économies d’énergie et compte augmenter la production d’électricité ; dans le Calvados (dont la Première Ministre (Elisabeth Borne a été Députée),  on fait le contraire : sous prétexte de continuité écologique, on démolit un barrage sur la Vire dont le plan d’eau animait une petite usine électrique (sans compter qu’il était un lieu de promenade et de loisir pour les habitants). Pire, cela a lieu au moment de la grande sécheresse qui a marqué tous les départements en cet été 2022 ; dans le Calvados, on prend conscience que les barrages, en retenant l’eau et donc en l’empêchant de gagner trop vite la mer, on perd beaucoup quant à la biodiversité. Extrait de l’article : « Le massacre des moulins était censé, par ailleurs, rétablir une libre circulation des poissons. Or, faute d’eau, leur mortalité explose ! Anguilles, truites et saumons restent invisibles, et la population des aloses, selon les statistiques officielles, est passée de 8 000 en 2016 à moins de 1 000 en 2021. »

Actualité des énergies renouvelables

21 octobre : la Première Ministre accorde une interview à Libération sur le futur «grand plan de transition écologique » ; elle étonne par le vague absolu de son propos, que les questions pertinentes du journaliste ne parviennent pas à dissiper. Evidemment pas un mot sur les énergies renouvelables.

Dans le Magazine du Journal du Centre du 16 octobre, article de Jean-Louis Etienne « L’Electricité du futur » ; favorable aux énergies renouvelables, mais assez prudent, comme qui dirait dans l’air du temps. « Dans les années 70, en construisant les centrales nucléaires et les barrages hydroélectriques, on prenait sans le savoir les mesures qui s’imposent aujourd’hui contre le réchauffement climatique et pour l’indépendance énergétique ». Mais ensuite l’article ne revient pas sur l’hydroélectricité : « En France, la régionalisation des énergies renouvelables, couplée à des installations individuelles (solaire thermique,  photovoltaïque, biomasse, géothermie )… pourrait couvrir l’ensemble des besoins domestiques en électricité ».

2 novembre : le Journal du Centre livre deux pages sous le titre « Les Energies renouvelables, une priorité ? » La photo centrale présente des éoliennes. Sont passés en revue les projets éoliens, photovoltaïques et portant sur la méthanisation ainsi que les polémiques qu’ils suscitent… Pas un mot sur l’hydroélectrique.

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Nouvelles Meunières n° 49

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Livre

«L’empreinte du Dieu, de Maxence Van der Meersch, prix Goncourt 1936.

Le hasard fait qu’à une brocante j’ai trouvé le livre de Maxence Van der Meersch, « L’empreinte du Dieu », aux éditions « Club de la Femme » 1965, puis le lendemain dans une boîte à livres le même ouvrage mais édité par France-Loisirs en 1984. Les deux fois mon attention avait été appelée par la belle illustration de couverture, un moulin tout seul pour le premier volume, le moulin avec le titre et le nom de l’auteur dans le second cas. Chaque fois un moulin à vent typique de la Belgique : en bois, d’aspect lourd, avec les meules dans la tour qui tourne sur pivot.

Maxence Van der Meersch (1907-1951) était natif de Roubaix, mais le roman se passe en Belgique. Il nous intéresse, outre l’image des deux moulins à vent typiques de la Belgique, pour deux descriptions :

* Celle du moulin à vent près duquel au début vit l’héroïne du roman : « Planté sur une butte, le moulin, un moulin vétuste, tout en planches et en ardoises, levait et abaissait ses longs bras dégingandés et grêles, en un geste de sempiternelle lamentation… Ils s’approchèrent du moulin, par derrière. Ils montèrent l’échelle à marches plates, et poussèrent la porte de la vieille tour de bois branlante. Ils entrèrent dans le réduit, une espèce de charpente compliquée et poussiéreuse, où pendaient des cordes et des courroies. Le pivot central du moulin le traversait verticalement – un tronc d’arbre énorme, à peine équarri… » Les ailes « sifflaient en coupant l’air. Elles imprimaient à toute la vieille tour un branle doux, une espèce de roulis monotone. Un sourd grondement de machine montait des meules, avec le claquement rythmé d’une courroie. Tout le moulin, sous l’effort des ailes, tremblait sur son pivot, accusait chaque poussée du vent, et craquait dans sa membrure, avec un gémissement perpétuel qui rappelait celui d’une mâture fatiguée. On se fût cru dans un navire. Plus bas Engle surveillait la besogne, hissait du sol jusqu’à l’étage des meules les sacs de blé, à l’aide d’un palan. On l’entendait tirer les cordes, embrayer les poulies. Et la furtive mécanique de bois, de toile et de cuir, engin millénaire, robuste et barbare, obéissait, hissait les sacs sans effort, tournait les meules, accomplissait sa tâche avec une aisance herculéenne sans même qu’en fût ralenti le rythme de ses ailes dans la bise. » Le meunier Engle « pesa sur une longue barre qui manœuvrait le frein, il arrêta les ailes et descendit diminuer la toile, parce que le vent avait encore monté. »

La deuxième description est celle des moulins à lin. L’héroïne, Karelina, se fait embaucher dans une exploitation du lin. « Quarante-cinq ouvrières, une douzaine d’hommes y travaillaient à broyer le lin et à le nettoyer de ses paillettes avant de l’envoyer aux filatures… Au milieu de la salle, il y avait le moulin à lin, une grande machine de tôle à tambours, quelque chose comme une gigantesque lessiveuse horizontale, mue par des courroies de cuir, et que des hommes manœuvraient. On y jetait, par une trappe, le lin venu des bords de la Lys, après rouissage. La grosse mécanique l’avalait, le broyait, le décortiquait, et restituait une masse cotonneuse, douce au touche, souple, et nette de toute paille ou impuretés… Ce moulin mécanique, ces deux hommes, faisaient autant d’ouvrage que les quarante-cinq ouvrières. 

Celles-ci travaillaient, derrière la mécanique, aux vieux moulins à bras qu’on n’avait pas encore supprimés, parce que les moulins mécaniques coûtent cher, et aussi parce que le travail soigné demande toujours à être fini à la main. Il y avait, le long du mur, une sorte de fausse cloison, percée de fentes verticales, par où passaient les pales de longues hélices en bois. Ces hélices, on ne les voyait pas. Elles étaient montées entre la muraille et la cloison. Chaque femme, appuyée à la cloison, devant une de ces hélices ou moulin tenait dans sa main une pleine poignée de lin brut. Elle la poussait contre les pales, de toutes ses forces. Et la rotation des ailettes battait le lin, l’épluchait, le nettoyait. Les paillettes volaient, les moulin ronflaient. On voyait les femmes presser durement leu poignée de lin cotonneuse et jaunâtre contre l’hélice, l’y engager, l’y pétrir comme une pâte, une masse souple et liée, que les ailettes battaient, étiraient, déformaient, sans la désagréger… Il leur fallait donner de grandes secousses, et, tous leurs muscles tendus, vaincre la force centrifuge des pales. Et comme elles piétinaient, et portaient une espèce de gantelet de cuir aux mains, elles avaient l’air, un peu, de se battre contre les machines.

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