Nouvelles meunière n° 31

Non classé Nouvelles meunières

Par Philippe Landry

Actualités des énergies renouvelables

Nevers ça me botte n° 235, juillet-août 2020 : interrogé sur ses intentions, le maire de Nevers M. Thuriot, dont le mandat est renouvelé,  annonce qu’il « verra le déploiement du photovoltaïque sur les bâtiments municipaux, ainsi que la captation du « potentiel » hydroélectrique de la rivière Nièvre dans sa traversée de Nevers ». Pour le second point, ça ne peut se faire qu’à l’ISAT et sur le canal de décharge, ce qui promet de belles bagarres en coulisse, puisque l’administration de l’État voudrait condamner les 5 barrages qui s’y succèdent.

(On pourrait utiliser le potentiel des anciens moulins Pilavoine, Martelet et du Chapitre, mais à condition de diminuer fortement la quantité d’eau évacuée vers la Loire à partir de Coulanges par le canal de décharge.)

Eolien

. Autour de Rouy, un nouveau front…

Le Journal du Centre des 2 et 5 septembre annonce un projet de 8 éoliennes géantes autour de Cizely, à répartir entre les communes de Billy-Chevannes, Cizely, Rouy et Saxy-Bourdon. Immédiatement s’est créée une association hostile, dont le premier argument avancé est que le secteur est situé « à la lisière de la zone Natura 2000 ». Le bureau d’études chargé de préparer le projet fait savoir qu’il tiendra des réunions publiques.

. Tandis que celui du sud-Morvan s’amplifie. 

Le 7 septembre, le Journal du Centre titre : 

« Luzy

Bataille ardue entre les opérateurs et les associations…

Le combat contre l’éolien va souffler fort ».

Au moins trois associations se sont constituées dans le secteur pour empêcher la réalisation du grand projet éolien, chacune ayant son siège dans la localité principale de chaque secteur : Luzy (Nièvre), Marly-sous-Issy et Montmort (Saône-et-Loire). Elles se sont réunies au château de Pont-de-Vaux pour coordonner leurs actions. Elles repèrent des « contradictions du gouvernement » qui tantôt admet qu’il ne « pourra pas imposer l’éolien d’en haut », et tantôt programme que la France passe de 8 000 à 20 000 éoliennes. Détail important dans l’article : la DRAC reconnaît que des éoliennes seraient gênantes autour de la fameuse église d’Issy-l’Evêque, qui est classée monument historique.

En revanche, le site de Pougny prospère : le Journal du Centre du 8 septembre annonce que le 12ème mât attend ses pales.

Solaire

Bourgogne Magazine n° 65 de juillet-septembre 2000 décrit « Montbard rayonnant » grâce à des projets de grandes fermes photovoltaïques, menés par EDF. L’article précise que déjà fonctionne une grande centrale de ce type à Dissangis dans l’Yonne, tandis que deux autres sont en construction près de Dijon (Valmy) et de Chalon-sur-Saône (Lux). 

Les désastres de la continuité écologique

Rien de nouveau pour l’instant : il suffit d’observer l’état des rivières après les semaines de sécheresse que nous venons de vivre : nos ennemis ont du mal à nier que des seuils, peuvent être utile pour créer des réservoirs d’eau.

Journaux

Le Journal du Centre

22 août 2020 : Toute une page consacrée aux fabricants locaux de savon, en général soucieux de bio. Rappelons qu’un bon savon contient de l’huile. L’un des fabricants,         M. Juan Castro, installé au manoir de Thard, commune d’Onlay non loin de Moulins-Engilbert, utilise volontiers de l’huile de noix du moulin de l’Ile à Donzy, mais aussi de l’huile de colza venant de chez M. Boussard, de Raveau, dont nous avons naguère visité l’atelier. Il utilise aussi de l’huile de cameline fabriquée dans la Nièvre mais n’en précise pas l’origine.

26 août 2020 : En dernière page, en bas, petit article « Des guitares pour des stars mondiales » ; l’entreprise Furch, de la république tchèque, qui s’avère un grand producteur de guitares, est née dans un moulin. Elle a maintenant 60 salariés : l’article ne précise pas si les ateliers demeurent au dit moulin.

29 août 2020 : dans la page relative aux « sorties », annonce de l’ouverture exceptionnelle du moulin des Eventées, avec une grande photo.

31 août 2020 : le président de l’association « Le GRADE », qui s’occupe des recherches archéologiques d’Entrains et de son petit musée, rend hommage à notre ami Alain Bouthier récemment disparu : « maître de conférence et spécialiste de la prospection aérienne et qui a participé à la première fouille au chantier Chambault, aux côtés de Jean-Bernard Devauges ».

2 septembre 2020 :

. Dans une série intitulée « Patrimoine méconnu » du Val de Loire, grand article « Au cœur de l’industrie métallurgique » évoquant Chailloy, « dans les environs de Suilly-la-Tour ». « L’ensemble formé par le moulin, la forge et une maison de maître, a été construit durant le second quart du XVIe siècle par la famille du théologien protestant Théodore de Bèze ». L’article précise que cette famille possédait des forges et des mines notamment de plomb ailleurs en Nivernais : il ne l’indique pas, mais il s’agit du secteur de Chitry les Mines. Le site conserve de magnifiques arbres qui auraient été « plantés à la fin du XVIIe siècle, parallèlement à l’installation des différentes retenues d’eau nécessaires au moulin et aux forges ».

5 septembre 2020: Parution du bulletin 2020 des Amis du Vieux Guérigny. Il est consacré au travail de la chaux et du ciment dans le secteur, notamment à Urzy et St-Martin d’Heuille. L’article évoque une famille Tart, en précisant qu’elle a possédé le moulin de Luanges à Urzy. Rappelons que les cimenteries utilisaient des meules pour broyer la pierre de chaux.

8 septembre 2020 : un article sur Neuvy sur Loire, « Opération nettoyage pour un village propre ». La photo montre la Vrille à l’endroit où elle s’élargit : au fond on reconnaît l’ancien moulin Carré

Revues

La Loire et ses Terroirs, n° 105, juillet 2020 : Très grand article sur les « moulins pendus » du Cher (la rivière), de la page 106 à la page 142. On les nomme aussi « moulins pendants ». Je rappelle le principe : suspendue sous un pont, la roue monte ou descend pour recevoir au mieux la force de la rivière ; pour cela, de lourds vérins sont manipulés sur le pont. On peut émettre l’hypothèse que le moulin sous le pont de La Charité était ainsi fait ; il y a eu un projet de construire ce genre de moulin à Nevers sur la Loire. L’article propose des illustrations absolument fabuleuses ; un des ponts décrits compta deux roues parallèles. Il demeure quelques vestiges avec des roues en ruine.

Echos du Passé (revue des Amis du Dardon » : le n°129 de 2020 propose une suite à l’article sur les moulins de Toulon sur Arroux paru dans le 128 de 2019 : « Battoirs et tanneries à Toulon-sur-Arroux », par Michel Derry. J’y remarque que moulin de Pontin devint une usine hydroélectrique chargée de l’éclairage du bourg en 1903. La reproduction d’une page de l’annuaire de Saône-et-Loire de 1922-23 indique trois meuniers en activité à Toulon : Brivot, Belleville, Bonnot, et dans le « secteur électrique » « Belleville, ingénieur électricien » : j’en déduis que c’est lui qui menait le moulin du Pontin.

Bourgogne Magazine n° 65 de juillet-septembre 2020 : page 54, à propos des gallo-romains, et de leur manière de se nourrir, l’article cite l’historienne Fabienne Creuzenet : « Le pain s’est tellement bien développé en Gaulle romaine que l’on retrouve des boulangeries et des meules de moulin sur de nombreux sites fouillés, notamment et récemment autour de Lyon ». Si on peut avoir des précisions…

La rubrique « Nouveaux livres » signale la parution du nouvel ouvrage d’André Beuchot : « Autrefois en Côte-d’Or », sur les industries disparues de ce département, dont les papeteries. Je conserve pieusement un des précédents ouvrages de cet auteur : « Curieux de Côte-d’Or », où j’ai trouvé de nombreuses références sur les moulins, et que j’ai évoqué jadis dans notre bulletin. Problème : il auto-édite ses livres, et dans « Curieux… » il a oublié d’écrire son adresse. Je tâcherai d’arriver à me procurer le nouvel opus afin d’y repérer tout ce qui concerne les moulins, en particulier ceux à papier.

Livres

« Meules & Gastronomie »de Jean-Pierre H. Azéma, éditions Ibis Press. Ouvrage fondamental dont la parution en 2007 est hélas passée inaperçu (ce qui est d’autant plus surprenant pour nous qu’il a été imprimé par Laballery à Clamecy). Le grand historien Jean-Pierre Azéma passe en revue l’emploi des meules pour fabriquer la farine, bien sûr, mais aussi le chocolat, la moutarde, etc… C’es très instructif. Que de trouvailles et de documentation historique ! A chaque fois il soutient que la qualité gustative et nutritive est meilleure avec des meules par rapport aux cylindres.

Brochure

Les Archives Départementales diffusent une jolie brochure, gratuite : « Les moulins-bateaux du Doubs, une longue histoire ». Il convient de préciser que si le Doubs irrigue essentiellement la Franche-Comté, il termine sa course en rejoignant la Saône à Verdun sur le Doubs, ce village étant en Saône-et-Loire. On note de très beaux documents sur les moulins-bateaux, dont la reproduction d’une belle peinture montrant ceux qui existèrent à Chalon-sur-Saône.

Ils nous intéressent d’autant plus que nous n’avons aucune image des moulins-bateaux qu’a connus la Nièvre. Ceux sur lesquels nous avons un peu de documentation stationnèrent à La Charité sur Loire, l’un d’eux étant ensuite transféré à Pouilly, cela au XVIIIe siècle. Auparavant ont existé des moulins-bateaux à Decize, et sur l’Allier tout près de St-Pierre le Moûtier à Livry.

La fameuse Encyclopédie de Diderot et d’Alembert propose des plans de moulins-bateaux, de même qu’Henriette Dussourd dans son grand livre « Les Hommes de la Loire ». 

Télévision

Sur Arte, dans le cadre d’Invitation aux Voyages, le 31 août 2020, documentaire sur le mezcal, cet alcool du Mexique (à l’origine c’était le pulké, un alcool des Zapotèques, une civilisation précolombienne ; les Espagnols ont eu l’idée de le distiller nommé le mezcal). Ce breuvage est issu de l’agave, une plante mexicaine, qui devient grosse et lourde ; on la brûle, puis on la passe au moulin. En général, le mezcal est fabriqué par de modestes exploitants, lesquels utilisent un moulin à manège mû par un cheval. Le documentaire propose une très belle roue roulant de champ (verticalement, donc), d’environ 1,20 m de diamètre. Une fois la matière pulvérisée au moulin, on la distille.

Nouvelles meunières n°30

Nouvelles meunières

Par Philippe Landry

Un moment heureux : le dépôt d’un de nos dossiers aux Archives Départementales :

Le mardi matin 4 août 2020, nous avions rendez-vous aux Archives Départementales en présence de la journaliste du Journal du Centre Dolorès Touzin. Nous venions déposer le grand recueil relié de nos 5 cahiers consacrés aux moulins des Nièvre. Nous avons été reçus par la directrice adjointe. Notre délégation était composée de Francis Lefebvre-Vary, Catherine Audin et moi-même.

Quelques jours plus tard, le dimanche 16 août, l’article est paru, avec une photo de nous quatre.

L’article précise que les 5 cahiers sont consultables sur notre site : en cette occasion, justement, notre site ammn.info est pour une fois indiqué dans le Journal. Je ne me rappelle pas que cela se soit produit.

Actualité des énergies renouvelables

Eolien :

Le Journal du Centre du 7 août 2020 annonce qu’une entreprise propose d’édifier une éolienne dans les Amognes. Peu de détails pour l’instant.

Journaux

Le Journal du  Centre :

8 juillet 2020 : Le projet d’éoliennes dans le secteur St-Seine-Ternant pour la Nièvre, et la Somme côté Saône-et-Loire, continue de susciter des remous. La réunion publique du 7 juillet n’a rien apaisé.

16 juillet  2020: Petit article pour annoncer la parution du nouveau recueil de nouvelles de notre ami Philippe Berte-Langereau : « La mort du Galvacher ». 

21 juillet 2020 (avec rappel le 22) ; bon article avec photo sur l’huilerie « Réveillée » de St-Pierre le Moûtier, désormais ouverte à la visite les samedis à 10 h et mercredis à  14 h 30. 

Petit article sur une « chasse au trésor » organisée chaque jeudi jusqu’au 31 août à l’écomusée du moulin de Maupertuis, à Donzy.

24 juillet 2020 : toute une page dans la série « Estivité » : 

« Affaires criminelles : 1875

Les amants du moulin du Rêve ».

C’est une reprise des « affaires criminelles » dans la Nièvre racontées dans les deux volumes de Thierry Desseux. Le moulin du Rêve, un tout petit établissement à une seule paire de meules, se trouvait à Dun les Places. Il portait ce nom parce que créé à la suite d’un rêve de la propriétaire de ces terres autour de la partie supérieure du St-Marc, tout de suite en aval du moulin de Montour (situé lui à Brassy). C’est feu notre ami M. Laborde, du moulin Saloué à Dun qui m’avait mis sur la piste de l’affaire, suite à quoi je l’avais évoquée dans « Les moulins racontent le Morvan » et racontée à Thierry Desseux. Ce dernier l’avait alors approfondie en retrouvant le dossier judiciaire. Nous avions consulté M. Laborde pour bien préciser certains contours de la tragédie. Pour résumer, l’épouse du meunier du moulin du Rêve était tombée amoureuse du commis ; elle aurait entrepris d’empoisonner le meunier pour s’en débarrasser. Le fait est qu’il est mort jeune, d’une manière « douteuse », et qu’une fois qu’il a été enterré, Madame n’a pas tardé à s’enfuir du pays en compagnie du petit jeune. Pour autant on ne parvint pas à démontrer la culpabilité de la meunière. Ils s’établirent à Clamecy, où le jeune homme se fit embaucher dans un moulin… Où parait-il il périt emporté par les courroies, mais je n’en ai pas trouvé d’écho dans la presse de l’époque.

25 juillet 2020 : toujours dans les Estivités. Une page intitulée « Dans le Loiret, vers Malesherbes et sa région », une évocation du « sentier des moulins de la vallée de l’Essonne », un parcours de 11 km « jalonné par 5 moulins à eau », plus le circuit de 19 km « autour d’Aulnay », lequel « longe le beau moulin » à eau de Châtillon, à Ondreville-sur-Essonne.

26 juillet  2020 : incendie à l’ancien moulin du Vivier à Urzy ; les habitants contraints de quitter le logement et relogés provisoirement non loin..

Dans le même numéro du 29, notons : 

. Dans le Cher, à Ourouër-les-Bourdelins, « une subvention pour la réfection du moulin de Chalivoy-la-Noix, à commencer par son plancher, son escalier et son mécanisme » : coût total 82 333 euro, subvention 49 400 versée par la Région. Pour visiter le moulin, possible sur RDV : 06 98 60 76 20 ou 06 58 16 07 87.

7 août 2020: dans un grand article « Gastronomie : nous vous avons préparé des suggestions avec uniquement des produits issus de notre bassin » (le Val de Loire Région de Cosne), on remarque :

. Pour l’entrée : une salade produite par un agriculteur bio, laquelle est à assaisonner avec de l’huile de noix ou de noisette fabriquée « à la meule de pierre de l’huilerie du moulin, à Donzy ». On peut aussi faire une « tarte à la tomate » avec une pâte utilisant « de la farine de blé bio du moulin de Perrotin, à Perroy, ou encore de la farine de blé, de seigle, de pois chiche du moulin de Mirebeau à Menestreau ». Quant au dessert, sont recommandés « les fameux croquets des biscuits secs, fabriqués de façon artisanale au moulin de Maupertuis à Donzy ».

9 août 2020 : Chaumard « Le village n’oublie pas ses héros du maquis ». Une cérémonie a honoré la mémoire des Résistants tombés le 31 juillet 1944, lorsque leur maquis dit de Chaumard a été anéanti par une colonne allemande. L’article rappelle que ce maquis fut créé par Marcel Lemaître et Alexandre Octave. L’article ne le précise pas, mais Alexandre était le fils du meunier du moulin du Couloir à Dommartin ; il a été sauvé ce 31 juillet parce qu’il était parti en mission à l’extérieur du camp ; plus tard il succèdera à son père et présidera longtemps aux destinées du moulin du Couloir. 

Vers le 10 août : au musée de Marzy un beau meuble conserve un blutoir posé de biais. Souvent, les paysans des années 1900 préféraient acheter ou récupérer au moulin une farine peu blutée pour la bluter eux-mêmes, afin d’en récupérer tout le son. J’observe ce meuble avec intérêt chaque fois que je vais au musée de Marzy (fermé cet été).

13 août 2020 : Annonce de visite du moulin des Eventées les dimanches 16 et 30 août ainsi que le 6 septembre, sur RDV.

16 août 2020 : article sur le petit moulin de Mirebeau, à Menestreau : Mme Gaëlle Malézieux, qui produit un peu de farine en sa ferme à l’aide d’une paire de meules, expose qu’elle a changé une partie de son matériel pour faire toujours mieux. Le moulin est parfois ouvert à la visite.

17 août  2020 : . Dernières nouvelles de nos amis de l’abbaye de La Pierre Qui Vire : en particulier sa ferme n’a plus de chèvre, elle ne produit plus que du fromage de vache (article déjà paru dans l’Yonne Républicaine, voir ci-dessous).

. Dans la partie « Estivités », interview du maire de Raveau, avec parmi les photos celle de l’ancien haut fourneau de la Vache de notre amie Mme Claudine Muller. A propos, de nouveaux concerts sont programmés à partir d’octobre, le détail sera annoncé dans les semaines à venir.

19 août 2020 : article sur la boulangerie Gauthier, de Garchy, qui ne fabrique que du pain bio et autres produits de la même famille comme les viennoiseries, qu’elle diffuse sur les marchés et dans différentes boutiques de diverses régions, région parisienne y compris. Elle emploie  10 salariés. L’article affirme qu’elle n’utilise que la farine de deux moulins bio n’utilisant que des meules, et cela à partir de blé bio.

L’Yonne Républicaine en 2020 :

17 février  2020 : Grand article « Les tout premiers pas de l’électricité », une conférence à Escolives-Ste-Camille : M. Jean-Charles Guillaume raconte comment dans les années on fabriqua pour la première fois de l’électricité dans le département de l’Yonne, à partir du moulin de Saulce, et comment on monta un réseau électrique autour de St-Fargeau en 1887. L’article précise que le moulin de Saulce a produit de l’électricité grâce à des turbines jusqu’en 1984 ; les dites turbines demeurent en place et le site est parfois ouvert à la visite. Les lecteurs de notre bulletin se rappellent Jean-Charles Guilllaume : il nous avait accordé un article sur les moulins à ocre.

9 avril 2020 : « Connaissez-vous l’histoire d’Asquins ? ». Asquins est le village au pied de Vézelay tout de suite au nord au bord de la Cure. Un bon paragraphe est consacré au moulin d’Asquins, dont je me rappelle qu’on voit bien le haut de système de la turbine. « D’origine peut-être antérieure au XIIIe siècle », le moulin était banal : remanié au XIXe, il a fourni l’eau à Vézelay grâce à un système de pompes fort savant. La « base de données » du site internet du Parc naturel régional du Morvan donne plus de détails. A propos de la banalité, l’article cite Philippe Hoeltzel, du Parc naturel régional du Morvan, qui répète cette erreur commune : c’est que la banalité consistait en une « redevance ». Comme je l’ai exposé dans Vents du Morvan, ce n’est pas la définition de la banalité. Encore une fois, la banalité, c’est que le seigneur obligeait ses sujets à moudre à son moulin, quitte à ce que parfois la retenue du meunier sur la farine produite soit supérieure à ce qu’elle était dans d’autres moulins.

24 avril  2020 : on part en promenade en Haute-Loire pour l’affaire du moulin de Perbet, qui parait-il fut hanté, et où il se passa des choses bizarres en 1902. En fait il semble que ce soit dû à une supercherie du meunier : il aurait perdu beaucoup d’argent aux cartes et mettait tout en œuvre pour qu’on ne saisisse pas son moulin.

15 juin  2020 : à propos des premiers trains et tramways électriques, notamment ceux du Forterre et de la Puisaye, en 1902 on proposa d’en alimenter à partir d’une usine hydroélectrique qu’on aurait créée à Chastellux, donc forcément sur le site de l’ancien moulin de Chastellux (nous avons raconté dans un bulletin il y a quelques années comment il fut détruit par un incendie peu avant 1850).

1er août  2020 : « Pontaubert, une histoire de templiers ». Pontaubert est au bord du Cousin tout de suite après Avallon. Une bonne partie de la page est consacrée aux moulins de Pontaubert, notamment celui qui appartint aux templiers, suite à quoi il demeure sous le nom de Moulin des Templiers. C’est aujourd’hui un beau restaurant, en lequel se conserve une très belle roue. L’article rappelle que Pontaubert a connu également un foulon et une papeterie. Il ne parle pas de l’ancien moulin des Ruats, également restaurant, mieux connu pour des cartes postales 1900.

7 août  2020 : A Brienon, l’« huilerie artisanale » est parfois ouverte à la visite. Il s’agit bien sûr de la fameuse huilerie Suguenot, qui subsista très longtemps avec un grand prestige. La photo montre la paire de meules (construite en 1886 par une entreprise de Tonnerre), un personnage la faisant marcher et quelques visiteurs. L’article affirme qu’elle fournit de l’huile à des restaurants gastronomiques, et même à l’Elysée.

Revues

Le Canard Enchaîné du 19 août 2020 : grand article d’une demi-page : « Les moulins à eau condamnés au naufrage ». Il vise surtout la politique de continuité écologique dont la conséquence est que de nombreuses rivières sont quasiment asséchées depuis la suppression de chaussées, au grand dam des pêcheurs et des riverains. Il vise aussi le diktat des agences de l’eau qui arrivent à contraindre des propriétaires privés à détruire les chaussées. Le Canard évoque rarement cette question. C’est la première fois qu’il fait siennes une partie des critiques des amis des moulins.

Moulins de France, juillet 2020, n° 123 :

– La revue de la FFAM continue de publier ma copieuse série d’articles sur les moulins de Bourgogne, avec deux d’entre eux : d’une part « Les moulins à foulon de Bourgogne », d’autre part « Les moulins à écorce en Bourgogne ».

– Contre la politique de continuité écologique telle que menée par l’État, notons deux grands articles : « Comment réussir une continuité écologique qui permette de sauvegarder nos poissons et notre diversité aquatique », et « Le fait que le climat se réchauffe crée de nouvelles pressions de sélection naturelle ».

– Je suis très intéressé par un grand article : « En Moselle, découverte du moulin d’Eschviller ». C’est un moulin désormais écomusée, mais avec des ateliers pédagogiques, des ateliers farine, un verger de démonstration et un « rucher pédagogique ». En prime, l’article évoque Poncelet, qui inventa une forme de roue hydraulique : elle a eu un certain succès en plaine. C’est une roue à aubes nombreuses, légèrement courbes ; en général elle est grande, celle d’Eschviller mesurant 5 mètres de diamètre. Le texte précise que Poncelet travailla à la conception de sa roue de 1812 à 1814, tandis qu’il était prisonnier en Russie. Il la mit au point à son retour en France, puis parvint à la faire connaître en 1824.

Le Monde des Moulins, juillet 2020, n° 73 : Bon article sur une ancienne forge de Côte-d’Or qui devint moulin à grain et autres, à Rochefort-sur-Brevon. En outre, important déploiement d’arguments contre la politique actuelle de la continuité écologique sous le titre : « Révélations sur les dessous de la « continuité écologique » ou « La petite histoire du rétablissement de la continuité écologique au sein des bassins hydrographiques. »

Echos du Passé (revue des Amis du Dardon, en Saône et Loire, dans les environs du Mont-St-Vincent).

. 127, 2019 : Selon un rapport au Conseil Général, la Saône et Loire compte 1035 moulins en 1890.

. 128 de 2019 : grand article sur l’histoire des moulins de Toulon sur Arroux, par Michel Derry : j’avais déjà les travaux d’Henriette Dussourd et de Pierre Ponsot sur ces moulins (tous très intéressants) ; l’auteur précise dans quel état se trouvent les vestiges de ceux dont il reste quelque chose.« 

Au fil de l’Yonne », magazine du conseil départemental de l’Yonne, mars 2020 : un petit article « Nous avons diversifié notre activité avec de la meunerie à la ferme ». Samuel Legrand et ses associéss Patrice Tuloup et Sébastien Châtelet en leur Gaec des Etangs, ajoutent une activité à leur ferme agricole de Charbuy : ils transforment des céréales en farine, qu’ils vendent à des boulangers de plusieurs communes, dont Auxerre, Vermenton, Vincelles.

Livres

Livres

« La Mort du Galvacher et autres histoires du Morvan », par Philippe Berte-Langereau, Editions « Nourrices du Morvan ».

Notre ami Philippe Berte-Langereau fut un des animateurs de notre association les premières années, notamment pour la préparation de notre livre de cartes postales de moulins du Morvan aux éditions Laï Pouèlée et la plaquette de belles photos sur le même sujet aux éditions de la Taillanderie. Plus récemment, Philippe a publié un recueil de cartes postales de moulins du Morvan aux éditions Alan Sutton. Philippe a l’avantage d’écrire très bien, avec une grande clarté d’exposition et une précision absolue. Comme historien, il a publié plusieurs livres sur les pratiques morvandelles diverses relatives au transport de bois, aux attelages, aux chaumières, la lutte contre les loups etc. Il a publié un roman à propos des séjours du grand peintre Corot dans le Morvan (en particulier pour essayer de déterminer si le moulin qui a inspiré au maître un tableau est bien à St-André dans le Morvan ou à Lormes plutôt qu’en Auvergne).

A diverses reprises Philippe a publié des nouvelles se passant en Morvan, dont quelques recueils. Il récidive donc avec ce nouvel opus, copieux puisque comptant 268 pages. Ce sont toutes d’excellentes histoires se passant en Morvan. Plusieurs renvoient à l’histoire de la population morvandelle, comme celle qui donne le titre au recueil ou celle sur le désarroi d’une nourrice obligée de revenir dans son village du Morvan en 1914 ; mais bon nombre évoquent diverses questions aujourd’hui (par exemple ce qu’il advient des anciennes fermes désormais à l’abandon).

Concernant les moulins, je voudrais insister sur les nouvelles suivantes : 

. « Les Eaux sombres » : Philippe imagine le désespoir qui a dû saisir le propriétaire et meunier du moulin de Mont, à Marigny l’Église, quand on lui a annoncé la construction du barrage du Crescent, lequel allait noyer le moulin. La nouvelle est inspirée à Philippe par la visite que nous avions faite ensemble sur le site, dans les années 1980, un jour que le lac avait été vidé pour entretien : le dessin de Jean Perrin sur la ruine qui reste du moulin résulte d’une des photos que j’avais prises (en noir et blanc).

. « Les tartines » : une histoire peu joyeuses renvoyant à un drame passé s’étant déroulé dans les annexes d’un moulin.

. « L’idée du Simon Jusot » : un curieux personnage imagine d’adapter en Morvan un moulin à vent de la forme de ceux d’Iran et d’Afghanistan, cela de nos jours. 

« Autun la ville aux trésors », par Claude Chermain.

Une promenade à travers l’histoire de maintes rues d’Autun. Un beau livre très intéressant, malgré le manque de rigueur de l’auteur (il se contredit parfois, il commet des erreurs historiques…). Il évoque parfois les moulins : page 127 toute la page est sous le titre « Le moulin des Places et le moulin Gamet s’appuient sur le ruisseau de Couhard » (photos très intéressantes). Page 179, plan reconstitué de ce qui fut le prieuré de St-Racho et de ses dépendances, dont le moulin. Page 240, l’abbaye St-Symphorien, qui fut une des deux plus importantes d’Autun, eut une richesse considérable : l’auteur écrit qu’elle posséda 15 moulins, dont plusieurs dans le secteur de Beaune, au milieu des prestigieux vignobles ; toutefois il ne précise pas à quelle époque, car les documents que j’ai pu étudier pour 1789 montrent qu’alors elle ne possédait plus grand-chose. 

Carte archéologique de la Gaule, Saône-et-Loire tome 71/4 : Je tâche de passer chaque année au musée de Bibracte, dont un petit tour à l’abondante librairie. Je viens d’y trouver le tome 4 de la « Carte archéologique de la Gaule . Saône-et-Loire» (j’avais déjà le volume consacré à la Nièvre et le tome 3 de la Saône-et-Loire), rédigé par Alain Rebourg. Pour chaque département, les tomes sont divisés par canton, puis en haut de chaque page par numéro de commune, toutes choses n’étant pas bien pratiques.  Pour ce qui concerne les cantons que nous retenons particulièrement, je remarque dans ce tome 4 :

. Canton de Lucenay-l’Evêque :

. Chissey : au lieu-dit « La Prée », « on a trouvé une petite meule en grès » (l’auteur insiste surtout sur les voies gauloises puis romaines qui ont traversé la commune).

. A La Petite-Verrière, on a trouvé une meule de moulin à bras en pierre de Volvic.

. A Sommant : « Au Moulin de Sommant, dans la maçonnerie d’une clôture, se trouve une stèle gallo-romaine brute » (je pense qu’il s’agit du hameau « Moulin de Sommant » et non du moulin lui-même.

. Canton de Mesvres : 

. A Brion (commune limitrophe d’Autun, au sud) : « Face au Mont Dru… une meule, un broyeur ». Aux Rubes de Vaux, « des fragments de meules (assez nombreux) ».

. Canton de Montceau les Mines, à St-Vallier (dont nous avions naguère visité le moulin Galuzot), au lieu-dit « Les Furons », « dans le grès à arkose, deux ébauches de meules non encore détachées de la roche ». Non loin, le long de la Limace, « une meule intacte, une moitié de meule et plusieurs ébauches ». 

. Canton de St-Léger sous Beuvray : 

. Thil sur Arroux : « en 1991 un amas de tessons a été signalé par Henri Lemoine » : cela a mené à diverses découvertes. Je le cite ici parce qu’il s’agit bel et bien de feu notre ami Henri, qui tint si longtemps le moulin Condamné dans cette commune.

. A St-Didier sur Arroux : près de Gissy, où il y aura un grand moulin, on a trouvé « cinq meules à grain ». 

. A Etang sur Arroux : dans une ancienne carrière, des « ébauches de meules ».

. A La Comelle : « Au Moulin de Beau » on « recueillit une meule en lave » (à la fin du XIXe siècle). (Cité page 412 : je le précise parce que La Comelle est oubliée dans l’index des communes).

On note que souvent des trouvailles, y compris non meunières, sont faites sur des sites de moulin : la plupart de ceux que nous connaissons, on en trouve la trace dans les documents après l’an 900, mais rien n’interdit de penser que des moulins hydrauliques ont pu y exister dès l’époque gallo-romaine.

« Le moulin de Lipovanski », par Stoïan Daskalov. Un vieux livre de 1964 trouvé dans une brocante. Révolution en Bulgarie peu après 1945, lorsque le Parti Communiste s’empare du pouvoir. Un comité local s’occupe de nationaliser le moulin que possédait et menait l’odieux Lipovanski. Rapidement le chef du comité local se heurte à diverses incompréhensions : les ouvriers du grand moulin voudraient être plus payés et les voisins consommateurs payer la farine moins cher. Surtout, le moulin, perdant son meilleur meunier, se met à fabriquer une farine médiocre que la population locale rejette.