Les moulins des Nièvres

Les rivières Nièvre Nos moulins

Coulanges – St Eloi – Varennes-Vauzelles

Texte de Philippe Landry

Coulanges-les-Nevers

Liste des moulins de Coulanges avec la plus ancienne date comme activité

Sénechaud 1309. Villecourt 1317. Moulin du Meulot à Villecourt 1402. Pont-St-Ours : forge 1403, moulin de Péreu (futur Péreuse) 1424 ;  Geuril les Nevers 1429, moulin de Brene 1435, Riot des moulins de Gaïon 1450 ; Origny 1450 (futur La Villette) ; Mauginon-Lévesque 1489. La Grippe XVIe siècle. Moulin de la Pique XVIe siècle. Moulin à papier chemin de Montigny 1637,  La Forge Neuve : 1640 (création) ; Ferblanterie créée en 1665 ; moulin de la Pique 1729 ; Forge de l’Ecorce vers 1730. Foulon des Vernes possible, date inconnue.  Usine de La Pique : créée en 1829 ; Moulin à vent :  1844 ; Guérin au Pont-Patin (à émail) : 1848 ; Pont-Patin : usine à fer créée en 1857 ; Givry (DS 1865) ; moulin Sabot 1869. Bordet, meunier et marchand de farine, Pont-St-Ours : 1869. moulin des Saules autre que Villecourt : 1875. Louis Bouteau, meunier et marchand de farine à Coulanges 1878.

Géographie

L’abondance des eaux de la Nièvre mais aussi la grande quantité de blé produite à Coulanges et alentour a conduit à la création de nombreux moulins, comme on peut le voir ci-dessus. Les noms cités dans la « liste » ont été trouvés dans différents ouvrages .

Sur la commune de Coulanges trois cours d’eau ont animé des moulins :

–  La Nièvre : la plupart des établissements hydrauliques de Coulanges (dont Pont-St-Ours, Forgeneuve, La Villette, Péreuse, Givry…)

– La Pique : Villecourt, Meulot (à ne pas confondre avec celui de ce nom à Montigny), les Saules (mais souvent Meulot et les Saules désignent le même moulin), usine de la Pique, usine du Pont-Patin. Au-dessus de la Pique a fonctionné sur Coulanges un moulin à vent sans doute construit pour moudre en cas de sécheresse privant d’eau les moulins hydraulique.

NB : les deux premiers moulins sur la Pique furent La Beue et Veninges, mais ils étaient sur Varennes-Vauzelles (voir à la fin du présent cahier).

– Le « ruisseau de Meulot » (venant du moulin de Meulot situé à Montigny aux Amognes) : il aura animé à Coulanges le moulin de la Grippe et un moulin à papier. 

Plusieurs moulins de Coulanges ont pulvérisé la matière à faire le vernis à faïence : on les appelait alors des moulins « à faïence » ou « à blanc », ou encore « à émail ».

A diverses reprises je cite le livre de Nicole Demet, « Il était une fois Coulanges-lès-Nevers », publié en 2005 par la Camosine. 

Avant 1800

Nicole Demet évoque les moulins de Coulanges sur les trois cours d’eau :

. Sur la Nièvre :

. « Plusieurs moulins à Pont-St-Ours », dont le « moulin de Brayne » qui en fait était établi dans la partie de ce lieu-dit située sur Urzy.

. « Trois moulins à Origny, un à fouler le drap, un à battre l’écorce, un à écraser le blé. » (dans ce cas je ne compte qu’un moulin ayant trois ateliers) ; il existait en 1450 ; c’est le site du futur grand moulin de la Villette.

. Le moulin de Perreu, foulon ayant appartenu au prieuré St-Sauveur de Nevers, dit aussi « L’Horlogeur », cité dans un acte de 1424. C’est le futur moulin de Péreuse.

. Sur la Pique ou ruisseau des Saules, dans l’ordre au fil de la rivière :

. Un étang dit du Vernay a peut-être animé un foulon au lieu-dit Les Vernes ou chemin des Vernes.

« Le moulin de Villecourt, à la fois semble-t-il foulon et moulin à blé ; il existait en 1317 ; il est parfois désigné par le nom de ses exploitants, Bollacre par exemple en 1593. »

. Le moulin de Meulot : il apparaît « dans un acte de 1402 », Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, c’est un moulin modeste, à une seule roue, à augets. En 1809, il écrase 15 quintaux de blé par jour. Par la suite, il est agrandi et modernisé…

. Un moulin de la Pique existant au XVIe siècle, dont je pense qu’il était peut-être sur l’emplacement de ce qui sera plus tard l’usine métallurgique de La Pique.

. Sur le ruisseau venant de Montigny aux Amognes  :

. Un moulin « Senechaud » en 1309.

. Le moulin de la Grippe : « mentionné dans des baux des XVIe et XVIIe siècles. »

Nicole Demet note qu’on ne peut localiser le « moulin de Genril lès Nevers » cité par de Soultrait. 

Aux Archives Départementales, un vieux dossier indique la création d’un  moulin à papier chemin de Montigny, non loin de Pont-St-Ours, par un imprimeur et libraire de Nevers, en 1637.

Notre ami M. Martinat, actuel propriétaire de Forgeneuve, écrit que cette usine et celle de Pont-St-Ours, alors métallurgiques, furent créées respectivement en 1640 et 1644. Elles vont avoir une belle carrière.

Sur la carte Cassini dressée dans les années 1750, on distingue les moulins de Villecourt ou les Saules ainsi que Meulot.

Dans « Une ville affamée, Nevers sous la Révolution », le général Taverna écrit qu’en 1779 la sécheresse pose des problèmes aux moulins à eau, toutefois un peu suppléés par les moulins à vent : « Il y a des moulins à eau partout sur la Nièvre, le ruisseau de la Passière et celui de la Pique, plus des moulins à vent, très peu employés et mal entretenus ». Il me paraît donc probable que le moulin à vent de Coulanges ait existé à cette époque.

De Soultrait situe un moulin de Givry à Coulanges, alors qu’en général on le recense à Nevers ; comme ce fut un très grand moulin avant sa transformation en usine de canons, il est possible qu’un de ses ateliers ait été sur Coulanges. Sur le plan ci-après, du XIXe siècle, trouvé aux Archives départementales (série S), on  pressent qu’il a pu avoir une voire deux roues, même s’il n’a plus rien.

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Les Moulins des Nièvres

Actualités historiques Les rivières Nièvre

Urzy et les communes à l’est de la Nièvre unifiée

Texte de Philippe Landry

Liste des moulins connus de moi, avec la date la plus ancienne d’existence que j’ai trouvée :  Le Vivier vers l’an 1000. 1075 fief de « Vieux Moulin » ; molendinum de Fossa 1130 (Contres) ; La Fosse (Moyen Age) ; Demeurs forge 1325 (moulin à Demur 1339) ; Breugne 1327 ; molendinum Albeys 1339 ; moulin Neuf 1392 ; Le Foulon : XIVe ; Le Greux : forge 1509  ;  Niffond 1509  ; Foulon de Chantemerle avant 1645 ; Luanges : moulin à blé XIVe, papeterie 1636 (création) ; Brayne XVIIe siècle ; Bocard vers 1800 ; Urzy moulin d’Ecorce 1840 ; Moulin de la Forge  1851. Moulin à pulvériser la chaux 1889, 2 en 1899 tenus l’un par M. Tort, l’autre par M. Boule.

Géographie

La plupart des moulins et autres usines hydrauliques d’Urzy ont été alimentés par les eaux de la Nièvre. Cependant il faut les citer en deux groupes :

. D’une part les établissements en amont du château des évêques de Nevers  chacun avait son bief : il s’agit de Contres au Moyen-Age, plus sûrement Demeurs puis Le Greu.

. D’autre part ceux en aval du château des évêques : Le Vivier, la Fosse et le Foulon de la Fosse, Luanges, tous les quatre furent sur le même bief ; celui-ci, qui commence en fait un peu en amont du château, dont il alimenta les douves, est long d’environ 3 kilomètres.

La Nièvre reçoit le Mussy à Contres, à la limite de Parigny les Vaux et Urzy. Une première difficulté : un moulin y exista, mais nul ne sait s’il tira sa force du Mussy ou de la Nièvre ; deuxième difficulté : ce moulin devint un haut-fourneau, mais celui-ci fut un jour transféré à La Fosse. Pour tout arranger, au Moyen-Age le moulin de Contres fut dit aussi de la Fosse : on peut se demander si le même nom « de la Fosse » n’a pas été donné à deux sites géographiques très différents, et très éloignés l’un de l’autre (c’est arrivé dans d’autres endroits).

Toutefois, les moulins que le Mussy a alimentés à Parigny, je les évoque dans notre premier cahier, celui de la Nièvre de Champlemy, car la plupart des ruisseaux de Parigny lui sont affluents.

La Nièvre reçoit sur Urzy un autre cours d’eau, celui qui descend de l’étang de Niffond, lequel est situé sur Varennes-Vauzelles, mais ses deux moulins, Niffond et Chantemerle, furent sur Urzy.

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